En Tunisie, le candidat à la présidentielle Ayachi Zammel relâché puis immédiatement arrêté

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Ayachi Zammel, l’un des deux candidats à la présidentielle du 6 octobre en Tunisie face au président sortant Kaïs Saïed, a été immédiatement arrêté après sa remise en liberté provisoire jeudi 5 septembre. Le tribunal de Manouba, ville de la banlieue ouest de Tunis, avait décidé sa libération provisoire mais, à peine relâché, M. Zammel a été emmené par la garde nationale (gendarmerie) à Jendouba, à 150 kilomètres de Tunis, pour « comparaître vendredi [6 septembre] devant le parquet du tribunal (local) dans une affaire liée aux parrainages », a annoncé à l’Agence France-Presse le président de son comité de défense, Abdessatar Messaoudi.

A moins d’une condamnation définitive, être en état d’arrestation n’empêche théoriquement pas M. Zammel d’être candidat. Lors du précédent scrutin de 2019, l’homme d’affaires Nabil Karoui était au second tour alors qu’il se trouvait en prison.

M. Zammel, 43 ans, industriel et chef d’un petit parti libéral peu connu, avait été interpellé lundi 2 septembre pour des soupçons de « faux parrainages » et se trouvait en détention provisoire depuis mercredi 4 septembre. Il est l’un des trois candidats retenus dans une liste « définitive » dévoilée le 2 septembre par l’Autorité électorale (ISIE), aux côtés du président Kaïs Saïed et de Zouhair Maghzaoui, 59 ans, un ancien député de la gauche panarabiste. L’autorité a écarté trois autres concurrents de M. Saïed considérés comme sérieux, rejetant des jugements du tribunal administratif les réintégrant dans la course présidentielle.

Le président Kaïs Saïed, élu démocratiquement en 2019, est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021 par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs. Le 5 septembre, l’Union européenne (UE) a dénoncé des atteintes à la démocratie en Tunisie après l’arrestation de M. Zammel et l’exclusion des trois autres candidats, regrettant des décisions ayant pour conséquence de « limiter l’éventail de choix pour les citoyens tunisiens ». « Les derniers développements témoignent d’une limitation continue de l’espace démocratique » en Tunisie, a déploré une porte-parole du service diplomatique de l’UE. L’ONG Human Rights Watch a aussi accusé l’ISIE d’« être intervenue pour fausser le scrutin en faveur de Saïed ».

Le Monde avec AFP

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