Surnommée « la rockeuse du désert », l’artiste algérienne Hasna El Becharia, considérée comme une pionnière de la musique diwane, est morte à l’âge de 74 ans, a annoncé la télévision nationale algérienne mercredi 1er mai.
De son vrai nom Hasnia Hasni, cette icône sahraouie connue notamment en France ou au Canada, avait donné un concert remarqué en février à Paris au début d’une tournée européenne.
Née à Béchar, dans le sud de l’Algérie, en 1950, ville d’où elle avait tiré son nom d’artiste, elle était célèbre pour avoir été la première femme à jouer du guembri, une sorte de guitare nord-africaine à trois cordes, interdite autrefois aux femmes.
« Une révolution musicale et des mœurs »
Hasna El Becharia avait résidé pendant huit ans à Paris et y avait publié son plus célèbre album L’Algérie est un joyau, en 2009. Elle avait fait l’objet d’un documentaire en 2019 intitulé La Rockeuse du désert, de la réalisatrice canado-algérienne Sara Nacer, pour qui la musicienne avait opéré à la fois « une révolution musicale et des mœurs ».
Hasna El Becharia avait été initiée à la musique dès son plus jeune âge, son père dirigeant déjà un groupe gnaoua et son grand-père ayant été musicien. La musique diwane ou gnaoua s’inspire de traditions profanes et sacrées héritées des anciens esclaves subsahariens en Afrique du Nord.
Elle avait donné un grand concert en septembre lors du Festival arabesque de Montpellier, au sein d’un groupe composé uniquement de femmes.