Israël annonce la légalisation de neuf colonies en Cisjordanie

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou préside la réunion hebdomadaire de son cabinet ministériel, à Jérusalem, le 12 février 2023.

Le cabinet de sécurité israélien a annoncé dimanche 12 février qu’il allait légaliser neuf colonies en Cisjordanie occupée, après une série d’attaques à Jérusalem-Est, dont une qui a fait trois morts vendredi.

« En réponse aux attentats terroristes meurtriers à Jérusalem, le cabinet politique et de sécurité a décidé à l’unanimité de légaliser neuf colonies en Judée-Samarie », nom utilisé par Israël pour désigner la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, annonce un communiqué du bureau du premier ministre Benjamin Nétanyahou. « Ces colonies existent depuis de nombreuses années, certaines d’entre elles depuis des décennies », poursuit le communiqué. Celles-ci, dites, « sauvages », ont été construites sans autorisation du gouvernement israélien.

« De plus, le Conseil de planification supérieur de l’administration civile, se réunira dans les prochains jours pour approuver la construction de nouveaux logements dans les colonies existantes en Judée-Samarie », est-il écrit. « Le Cabinet de sécurité a adopté d’autres mesures dans le cadre de la lutte déterminée contre le terrorisme », notamment de renforcer la présence des forces de sécurité à Jérusalem, poursuit le communiqué.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Israël : « L’alliance du cynisme et de la cécité occidentale ouvre les portes à l’abîme »

Plus tôt dimanche, lors d’une réunion de son gouvernement, Benjamin Nétanyahou avait annoncé vouloir « renforcer la colonisation », illégale selon le droit international. Plus de 475 000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, où vivent 2,8 millions de Palestiniens.

Déchéance de nationalité et expulsion des terroristes

M. Nétanyahou a également annoncé que son gouvernement souhaitait soumettre à la Knesset cette semaine une loi pour « déchoir de la nationalité (israélienne) et expulser les terroristes ». Ces mesures s’appliquent aux Arabes israéliens (descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël en 1948) ainsi qu’aux Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Benyamin Nétanyahou, diplomate et maître du désordre intérieur

Cette annonce survient dans un contexte de flambée de violences israélo-palestiniennes. Vendredi, un Palestinien a tué trois Israéliens dont deux enfants dans une attaque qui s’est produite à Ramot, quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est – partie de la Ville sainte annexée par Israël. Et dimanche, les forces israéliennes ont tué un adolescent palestinien lors d’un raid de l’armée dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 46 Palestiniens (parmi lesquels des combattants et des civils, dont des mineurs), neuf civils israéliens (dont trois mineurs), et une Ukrainienne, selon un décompte de l’Agence France-Presse réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Israël dans l’impasse répressive face à la résistance palestinienne qui s’étend

Le Monde avec AFP

Source