La Corée du Nord tire un missile balistique non identifié qui serait tombé dans la zone économique exclusive japonaise

La Corée du Nord a lancé au moins un missile balistique non identifié, samedi 18 février, a annoncé l’armée sud-coréenne. Celui-ci s’est dirigé « vers [la] mer de l’Est », a déclaré l’état-major interarmées sud-coréen, en référence au nom donné à la mer du Japon.

Le missile nord-coréen s’est apparemment abîmé dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, a déclaré le premier ministre nippon, Fumio Kishida. « Il semble que le missile balistique tiré par la Corée du Nord soit tombé dans la ZEE du Japon, à l’ouest d’Hokkaido », a déclaré M. Kishida aux journalistes. Un responsable du ministère de la défense japonais avait auparavant déclaré que le missile devait retomber à environ 200 km à l’ouest de l’île d’Oshima, au large de l’île septentrionale d’Hokkaido.

Ce tir survient au moment où les Etats-Unis et la Corée du Sud s’apprêtent à mener des exercices de simulation, qui doivent se tenir la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Pyongyang. La veille, la Corée du Nord a menacé de réagir aux manœuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d’un conflit armé. Si les deux alliés procèdent à ces exercices, « ils seront confrontés à des contre-mesures (…) fortes et sans précédent », avait déclaré dans un communiqué un porte-parole de la diplomatie de Pyongyang.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les armes exhibées par la Corée du Nord suscitent la perplexité

Regain de tension

L’année 2022 a été marquée par un fort regain de tension dans la péninsule. La parenthèse de relatif apaisement amorcée en 2018 par le président sud-coréen, Moon Jae-in (2017-2022), qui fut marquée par les sommets de 2018 et 2019 entre Kim Jong-un et le président des Etats-Unis, Donald Trump (2017-2021), semble définitivement close.

Dès le début de 2022, le dirigeant du Nord a appelé au « renforcement des capacités de défense nationale ». La guerre en Ukraine, déclenchée en février, et l’élection, en mars 2022, du conservateur Yoon Seok-youl à la présidence sud-coréenne l’ont conforté dans ce choix. Pyongyang accorde un soutien sans faille à Moscou dans sa guerre contre Kiev. Le régime a reconnu l’annexion par la Russie des territoires ukrainiens et aurait fourni à Moscou 100 000 obus. En échange, Vladimir Poutine a évoqué une aide économique et militaire au Nord.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Entre Corée du Nord et Corée du Sud, un début d’année sous haute tension

L’arrivée de Yoon Seok-youl au pouvoir à Séoul, élu sur la promesse d’une politique de fermeté vis-à-vis du Nord, d’un renforcement de l’alliance avec les Etats-Unis et d’un rapprochement avec le Japon, a aussi convaincu Pyongyang de durcir ses positions. Toutes les manœuvres militaires conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud exaspèrent Pyongyang, qui les considère comme la répétition d’une éventuelle invasion et a souvent répondu par des menaces et des exercices de son côté.

Le Monde avec AFP

Source