La Côte d’Ivoire mise à la fois sur les énergies vertes et les énergies fossiles

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Des panneaux solaires fleurissent dans le nord du pays et le pétrole coule au large de ses côtes. La décarbonation est vantée autant que le fossile acclamé. En Côte d’Ivoire, toute énergie est bonne à consommer, verte ou non. Et pour cause : Abidjan doit sans cesse augmenter sa production d’électricité pour maintenir sa croissance à un rythme soutenu (6,2 % en 2023, selon le Fonds monétaire international) et répondre aux besoins grandissants de sa population.

Avec une forte démographie et une industrie en plein boom, l’objectif affiché par les autorités est de couvrir en électricité 100 % du pays d’ici à 2025, contre 90 % aujourd’hui. L’Etat prévoit donc d’étoffer son parc énergétique tout en s’efforçant de le verdir. En 2030, le mix énergétique devra être composé à 45 % d’énergies renouvelables si le gouvernement veut tenir ses engagements climatiques, avec pour ultime objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 31,4 % par rapport à 1990.

Le défi est immense. En 2024, plus de 70 % des 13 343 gigawattheures (GWh) d’électricité consommée en Côte d’Ivoire proviennent de quatre centrales thermiques. Le tiers restant est produit quasi intégralement par les sept barrages hydroélectriques en service (une dizaine d’autres sont à l’étude ou en travaux) et, depuis quelques mois, grâce à des panneaux photovoltaïques. En avril, le premier ministre, Robert Beugré Mambé, a inauguré à Boundiali (nord-ouest) une partie de la première centrale solaire du pays, « la plus grande d’Afrique de l’Ouest », qui disposera d’une capacité de 80 mégawatts (MW) en 2025.

Une dizaine de projets similaires sont à l’étude ou en cours de construction dans le nord du pays, ensoleillé et donc propice à l’implantation de fermes solaires. Celles-ci devraient représenter 9 % (678 MW) du bouquet énergétique d’ici à cinq ans, selon le gouvernement, bien décidé à miser sur le solaire pour accélérer sa transition énergétique.

Palmiers à huile

Cette diversification s’opère également grâce à la biomasse, première énergie utilisée en Côte d’Ivoire, notamment pour la cuisson. Plusieurs initiatives émergent pour le recyclage végétal, dont celles portées par l’entreprise Biovea Energie, qui a lancé en juillet 2023, à Aboisso (sud-est), la construction de la première centrale électrique du pays alimentée par des résidus de palmiers à huile. Prévue pour 2025, l’usine devrait être, avec ses 46 MW escomptés, « la plus grande de la sous-région ouest-africaine », se réjouit le gouvernement. Des projets pour le réemploi des tiges de coton à Boundiali (25 MW) ou des cabosses de cacao à Gagnoa (centre-ouest, 20 MW) sont également à l’étude.

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