La Maison Blanche peu loquace sur les objets volants abattus dans le ciel américain et canadien

John Kirby, chargé des questions diplomatiques et sécuritaires, lors du point presse de la Maison Blanche du 13 février 2023.

Parfois, la communication ajoute à la confusion. Lundi 13 février, la quasi-intégralité du point presse de la Maison Blanche a été consacrée à un sujet unique : le ciel américain. Depuis qu’un ballon espion chinois a été repéré puis abattu au large de la Caroline du Sud, le 4 février, les révélations parcellaires se poursuivent, alimentant la suspicion et les fantasmes. Elles ne concernent plus des opérations de même nature organisées dans le passé par Pékin, mais des objets volants non identifiés. Trois d’entre eux ont été repérés et détruits entre vendredi et dimanche par les forces aériennes américaines. « Il n’y a pas d’indication d’extraterrestres ou d’activités extraterrestres », a cru bon de préciser Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche, dans un sourire.

Au cours du point presse à la Maison Blanche lundi, John Kirby, chargé des questions diplomatiques et sécuritaires, a tenté de donner quelques éléments factuels sur cette soudaine agitation dans le ciel. La trajectoire de ces objets volants ne dépendrait d’aucun outil de pilotage, mais du sens des vents. Ils ne transmettaient pas de signaux de communication. Leur taille serait bien plus réduite que celle du ballon chinois. Enfin, ils volaient à bien plus basse altitude. Le ballon chinois se trouvait très haut, à 18 000 mètres, alors que les objets volants circulaient entre 6 000 et 9 000 mètres. « Ces objets ne présentent pas un danger pour quiconque au sol, a expliqué de son côté le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, à sa descente d’avion à Bruxelles, lundi. Néanmoins, ils présentent un risque pour l’aviation civile, et potentiellement un risque de recueil de renseignements. » C’est donc au nom d’un « redoublement de précaution » que Washington a décidé de détruire ces objets en vol.

John Kirby a souligné que le phénomène des objets volants non identifiés existait depuis des années, sans recueillir l’attention soutenue des autorités. En juin 2021, le président, Joe Biden, y a consacré pour la première fois l’un de ses briefings quotidiens de sécurité. Un bureau au Pentagone a été mis en place pour se pencher sur la question, en liaison avec le milieu de la recherche. Mais c’est la modification des paramètres dans les capacités radar des Etats-Unis qui pourrait expliquer « au moins en partie » la soudaine recrudescence, ces derniers jours, de ces objets repérés. Joe Biden a demandé à son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, de mettre en place une équipe transversale, interagences, pour travailler sur les implications.

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