Souvent, le match est interrompu par la publicité. Ou, plus exactement, entre les publicités, il y a un peu de sport… Ainsi pourrait-on résumer, avec un œil profane, le Super Bowl, la finale du championnat de football américain organisé par la Ligue nationale de football (NFL), orgie de dépenses publicitaires, dont la somme devrait atteindre cette année le milliard de dollars (930 millions d’euros). A partir de 0 h 30 (heure française) dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 février, les Chiefs de Kansas City affronteront les Eagles de Philadelphie, à Glendale, près de Phoenix (Arizona).
Le prix du spot de trente secondes diffusé sur Fox atteint la bagatelle de 7 millions de dollars
Le match se déroule en quatre quart-temps de quinze minutes ; mais la soirée s’éternisera plus de trois heures quinze. Le ballon, lui, ne sera en mouvement que pendant une vingtaine de minutes. Mais les 100 millions de téléspectateurs américains attendus auront droit à l’hymne national, à une pause spectacle de trente minutes, avec la chanteuse Rihanna en artiste star et, donc, quelque cinquante minutes de publicité.
Le prix du spot de trente secondes diffusé sur Fox, la chaîne de Rupert Murdoch, atteint la bagatelle de 7 millions de dollars (6,50 millions d’euros) et, chaque année, la variété des annonceurs est un peu révélatrice de l’atmosphère dans le pays. Beaucoup de bière et de snacks sont attendus pour l’édition 2023, à un moment où le pays est apaisé. Mais le Super Bowl, c’est un peu les jeux du cirque, pour les sportifs comme pour les annonceurs, qui y trouvent l’occasion de montrer leur puissance, en recrutant des stars qui font encore augmenter l’addition.
Un sport calibré pour la télévision
En 1984, une jeune entreprise nommée Apple y avait fait ses premières armes. Plus récemment, en 2020, la politique y a fait son entrée : Donald Trump, alors président des Etats-Unis candidat à sa réélection, et l’ancien maire de New York Michael Bloomberg, candidat à l’investiture démocrate, qui pensait un peu vite qu’une campagne passait avant tout par les billets verts engloutis en publicité, avaient tous deux acheté des spots pour 10 millions de dollars (9,30 millions d’euros) chacun. Un concours de dépenses qui ne les empêcha pas de perdre l’élection.
L’édition 2022 marqua la gloire éphémère du bitcoin et autres cryptomonnaies, avec une publicité de la plate-forme Coinbase, et une autre, surtout, de FTX, plate-forme tombée depuis pour faillite frauduleuse. Par un curieux non-dit freudien, la publicité de FTX s’amusait de l’humoriste Larry David, qui refusait d’investir, ratant le sens de l’histoire : « Ne soyez pas comme Larry ! »
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