la sélection musicale du « Monde Afrique » #183

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Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, nous vous proposons d’écouter trois morceaux signés de l’Algérien Lili Boniche, de la Malienne Kaniba Oulé Konaté et du Ghanéen Pat Thomas, issus de rééditions récentes ou à paraître.

« Bambino », de Lili Boniche

En France, il suffit d’entendre quelques notes de la chanson Bambino pour penser immédiatement à Dalida, qui l’interpréta avec le succès que l’on sait en 1956. Mais en Algérie, cet air napolitain initialement chanté par Aurelio Fierro rappelle aussi le souvenir de « Lili Boniche » (1921-2008), qui en livra une version arabe la même année – version par la suite reprise par l’acteur Jean Dujardin dans le film OSS 177 : Le Caire, nid d’espions (2006).

Issu d’une famille juive séfarade de Petite Kabylie, Eliaou Elie Boniche s’est fait connaître dans les années 1940 et 1950 en mêlant des éléments de chaabi, de jazz et de tango, tout en popularisant le répertoire judéo-arabe. C’est cet héritage que le label parisien Elmir Records souhaite mettre en avant à travers l’album Trésors de la chanson judéo-arabe qu’il lui consacre et qui sortira fin avril en vinyle, CD et numérique.

« Songne Bela », de Kaniba Oulé Kouyaté

Il y a deux mille ans, les Soninké régnaient sur l’empire du Wagadu, en Afrique de l’Ouest, avant de s’éparpiller dans la région, du Mali à la Guinée en passant par la Mauritanie et le Sénégal. C’est à cette période historique que le label parisien Hot Mule fait référence dans le titre de sa compilation Wagadu Grooves : The Hypnotic Sound of Camara, parue début février en vinyle et numérique.

Cet album rassemble quatorze morceaux en langue soninké produits entre 1987 et 2016 par Gaye Mody Camara. Malien originaire de la région de Kayes (Ouest), celui-ci s’installa en 1977 dans la capitale française pour y vendre divers produits d’importation tels que le wax, les noix de kola… et bientôt, via son label Camara Production, des cassettes d’artistes issus de sa communauté, telles les chanteuses Halima Kissima Touré, Hadja Soumano et Kaniba Oulé Konaté.

« Gye Wani », de Pat Thomas

Les lecteurs habitués de cette chronique connaissent bien le « burger highlife », cette musique créée par les Ghanéens de la diaspora et dont nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises, notamment à l’occasion du travail de réédition mené par le label londonien Kalita Records sous le nom de Borga Revolution ! (volumes 1 et 2).

Cette fois, c’est Soundway Records, toujours au Royaume-Uni, qui est à la manœuvre avec l’album Ghana Special 2 : Electronic Highlife & Afro Sounds in the Diaspora, disponible depuis février en vinyle, CD et numérique. On y redécouvre 18 morceaux enregistrés entre 1980 et 1993 et qui mêlent au highlife « made in Accra » des influences disco, funk voire reggae favorisées par l’utilisation de nouvelles technologies musicales par les artistes ghanéens exilés en Europe, notamment en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Suède.

Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

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