Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Kinshasa et Kigali dans le conflit qui oppose l’armée congolaise et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), appuyée par le Rwanda, au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, mardi 30 juillet, le médiateur angolais. « La deuxième réunion ministérielle entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, tenue ici à Luanda sous la médiation de la République d’Angola, a abouti à l’établissement d’un cessez-le-feu qui prendra effet à minuit le 4 août 2024 », a annoncé la présidence angolaise.
L’accord doit intervenir à la suite d’une trêve humanitaire de quinze jours, qui arrivera à échéance le 3 août à 23 h 59 et qui engage les belligérants à « faire taire leurs armes et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables », selon le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Deux premières semaines de « trêve humanitaire » avaient été annoncées le 5 juillet par les Etats-Unis. Celle-ci n’a pas été respectée dans certains secteurs. Quatre jeunes civils, dont deux enfants, ont notamment été tués le 15 juillet dans un bombardement à Bweremana, localité du Masisi située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu.
Aucun autre détail sur le cessez-le-feu annoncé n’a été communiqué, alors que se pose la question de savoir si celui-ci aura une portée plus large que la trêve ou s’il n’en est qu’une extension.
Depuis fin 2021, les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23, qui ont repris les armes après plusieurs années de sommeil, s’affrontent dans le Nord-Kivu. De larges pans de la région sont aux mains des insurgés. Lors d’un briefing en ligne tenu courant juillet, des ONG ont alerté sur la situation humanitaire et sécuritaire catastrophique dans la région, appelant à une cessation durable des hostilités.
Fin juin, le M23 et l’armée rwandaise se sont emparés de plusieurs villes du territoire de Lubero, dans le nord du Nord-Kivu, à la faveur de la débâcle de l’armée congolaise et de ses milices supplétives. Les jours suivants, près de cinquante militaires ont été condamnés à la peine de mort pour « fuite devant l’ennemi ». En mars, Kinshasa a décidé de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort, qui était en vigueur depuis 2003.