Le ballon chinois faisait partie d’un vaste programme d’espionnage, selon le gouvernement américain

Une semaine après la destruction par les Etats-Unis d’un ballon stratosphérique d’origine chinoise au-dessus de l’Atlantique, l’administration américaine a révélé, jeudi 9 février, que celui-ci faisait partie d’un large programme d’espionnage conduit depuis plusieurs années sur l’ensemble du globe, par l’armée chinoise – l’Armée populaire de libération (APL). Cette analyse est confirmée par l’exploitation des premiers débris récupérés en mer, notamment une partie de la voilure et des pièces électroniques.

Washington affirme que, contrairement à ce qu’expliquent les autorités chinoises depuis le début, le ballon intercepté n’était pas un simple dirigeable météorologique civil ayant dévié de sa trajectoire, mais un engin doté d’équipements très pointus pour recueillir du renseignement sur des cibles au sol, en particulier des sites militaires. Il était notamment équipé de moyens pour capter du renseignement d’origine électromagnétique (ROEM), c’est-à-dire les signaux radar et de télécommunication.

Le ballon chinois faisait de surcroît partie d’une flotte bien plus large. Selon les autorités américaines, il y aurait eu au moins une « vingtaine » de missions chinoises depuis 2018, dont la moitié dans l’espace aérien des Etats-Unis. Au moins quatre ballons ont été repérés au-dessus de la Floride, du Texas et de Guam. En juin 2022, l’un d’entre eux s’est abîmé en mer au large des îles hawaïennes. Certaines de ses composantes avaient pu être récupérées et analysées.

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D’autres ballons ont été repérés en Amérique latine, en Inde, au Vietnam, à Taïwan, aux Philippines et au Japon. En 2020, un objet aérien avait été détecté au-dessus du ciel japonais, suscitant d’intenses spéculations. « Certaines personnes ont pensé qu’il s’agissait d’un ovni », a déclaré un responsable japonais cité par la presse américaine. « Avec le recul, les gens se rendent compte que c’était un ballon d’espionnage chinois. Mais, à l’époque, c’était purement nouveau, personne n’avait vu cela », a-t-il ajouté.

Ces ballons étaient notamment lancés depuis la province de Hainan, dans le sud de la Chine, d’après plusieurs responsables américains qui se sont exprimés sous le couvert de l’anonymat. Depuis longtemps, l’île d’Hainan abrite une base importante de l’armée chinoise. Connue pour ses installations navales, elle héberge aussi un aérodrome militaire scruté par le Pentagone. En décembre 2022, une collision entre un avion de chasse chinois et un appareil de reconnaissance américain avait été évitée de justesse au large de l’île.

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