le développement des soins palliatifs à domicile, une priorité, mais un chantier complexe

« On a un sujet soins palliatifs », avait confié Emmanuel Macron devant les journalistes de l’Association de la presse présidentielle, le 12 septembre 2022. C’était à la veille du lancement du débat national sur la fin de vie. En ouvrant la voie à une éventuelle légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie, le chef de l’Etat s’est trouvé dans l’obligation de mener un autre chantier : le développement de l’accès aux soins palliatifs, propres à soulager la douleur et la souffrance psychique des personnes dans les derniers moments de leur existence. Un droit reconnu depuis 1999, mais qui implique que le gouvernement supprime de nombreux obstacles pour être plus largement appliqué.

Agnès Firmin Le Bodo a été chargée de lever ces freins. « Les réflexions portant sur l’intérêt de définir une stratégie décennale sont en cours », se contente d’affirmer le cabinet de la ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé. Les premières mesures devraient être annoncées en juin, au moment où les députés découvriront les pistes de réforme de la Cour des comptes dans un rapport qu’ils ont demandé, sur les soins palliatifs.

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Les magistrats financiers viennent justement de recevoir un petit livret bleu de la part de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). Remis aussi à Mme Firmin Le Bodo, adressé vendredi 10 février à François Braun, ministre de la santé, il comporte les « six propositions qui nous semblent prioritaires », précise sa présidente, la docteure Claire Fourcade.

Une palette de solutions illisible

L’exécutif et les professionnels de santé ont un objectif commun : améliorer d’abord les soins palliatifs à domicile, où les besoins non satisfaits sont les plus importants et où les difficultés d’organisation se multiplient.

Ainsi, c’est lorsqu’elles vivent à la maison que les personnes en fin de vie sont les plus pénalisées par le manque de médecins généralistes. De moins en moins nombreux, ils déclinent souvent les visites au chevet des mourants.

Encourager les médecins généralistes à suivre les patients en fin de vie suppose des honoraires plus incitatifs. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas facturer plus de quatre visites par an et par patient en soins palliatifs, rémunérées à 70 euros, au lieu de 35 euros, le tarif de base à domicile. La Caisse nationale de l’assurance-maladie étudie, à la demande du ministère, la suppression de ce quota.

Pour suppléer le manque de médecins libéraux, les équipes mobiles de soins palliatifs composées de médecins et de soignants devraient voir leur rôle et leur mission renforcés. Elles qui tournent principalement dans les hôpitaux, seront davantage appelées à intervenir au domicile et en Ehpad. Alors qu’elles n’avaient pas le droit de prescrire des traitements, elles pourraient y être autorisées, selon le docteur Olivier Mermet, cheville ouvrière des mesures en préparation au ministère en tant que coauteur du cinquième plan national sur les soins palliatifs (2021-2024).

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