L’objectif est de permettre aux usagers de se déplacer partout en France. Le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, a annoncé mercredi 8 février vouloir mettre au point dans les deux ans un « billet unique », s’appuyant sur les résultats d’un concours d’innovation organisé mardi et mercredi à Paris.
« Quand j’ai émis cette idée, on m’a dit qu’il fallait au moins dix ans pour faire ça. Mais je suis convaincu qu’en l’espace de deux ans, on peut développer le billet unique partout en France », a-t-il dit dans une interview à 20 Minutes.
« C’est par des solutions innovantes et concrètes qu’on peut révolutionner le quotidien des usagers des transports en commun en France. Le billet unique est une mesure qui pourra être déployée sur tout le territoire et qui facilitera tous les voyages », a explicité le ministre, cité dans un communiqué mercredi.
Navigo et Korrigo en exemples
Un hackathon, concours d’idées d’informaticiens, a été lancé mardi à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris, dans le cadre du forum de l’Agence de l’innovation pour les transports. Dans la foulée, M. Beaune envisage « une expérimentation dès la fin 2023 dans un certain nombre de territoires volontaires ». Un groupe de travail va être lancé avec les autorités organisatrices de la mobilité (régions et agglomérations) « afin de définir les modalités de mise en œuvre d’un titre unique de transport à l’échelle nationale », selon le communiqué.
Le titre de transport permettant demain de passer d’une région à l’autre et/ou d’un réseau à l’autre « peut être soit une appli, ce qui est évidemment le plus facile, soit des titres dématérialisés reconnus et lus par tous », a expliqué le ministre. « On ne part pas de rien », a-t-il dit, citant les exemples des Navigo en Ile-de-France et Korrigo en Bretagne.
« Il faudra aussi prendre en compte les personnes qui ne connaissent pas le numérique, qui sont plus âgées ou moins habituées à ce type de solutions, et qu’il faudra aussi accompagner », a-t-il reconnu, notant que le billet unique à 49 euros par mois pour les transports locaux mis en place en Allemagne aura une version papier.
Concernant un éventuel tarif unique, « il faut respecter cette politique de la décentralisation des transports », a dit M. Beaune, la tarification étant de la responsabilité des collectivités locales. « Je distingue le support et le tarif, même si je pense que le support peut entraîner des simplifications de tarifs et inciter les autorités organisatrices à proposer des tarifs communs », a-t-il ajouté.