Le président iranien Ebrahim Raïssi en Chine pour renforcer l’axe antioccidental

Le président chinois, Xi Jinping, et le président iranien, Ebrahim Raïssi, lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï à Samarcande, en Ouzbékistan, le 16 septembre 2022.

Alors que la découverte de « ballons espions » ravive les tensions entre Pékin et Washington, la Chine s’apprête à recevoir l’un des pires ennemis des Etats-Unis : le président iranien. Ebrahim Raïssi est attendu à Pékin du 14 au 16 février. Au sommet de l’Etat depuis août 2021, il a rencontré le président chinois, Xi Jinping, en septembre 2022, lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) qui s’est tenu en Ouzbékistan.

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Selon le China Daily, quotidien du Parti communiste chinois, « cette visite doit renforcer la collaboration des deux pays dans des domaines incluant l’économie et les questions internationales sensibles ». Selon l’agence de presse iranienne IRNA, la Chine est le premier partenaire économique de Téhéran. Les deux pays ont signé en mars 2021 un accord de coopération stratégique sur vingt-cinq ans – dont les détails n’ont jamais été rendus publics –, mais, au bout de deux ans, celui-ci reste à concrétiser. « Les progrès ont été retardés par la pandémie de Covid-19 et par des changements dans le contexte environnant », reconnaît pudiquement le Global Times. Comme toute la presse chinoise, celui-ci n’évoque que très marginalement le mouvement de protestation qui secoue l’Iran depuis le 16 septembre 2022 et la mort à Téhéran d’une étudiante après son arrestation par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés ».

Dans un article publié lundi en chinois dans le Quotidien du peuple, le président iranien « se félicite des initiatives prises par la Chine pour promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans le monde ». Pour lui, « l’Iran et la Chine estiment que l’unilatéralisme et les mesures violentes, telles que l’imposition de sanctions injustes, sont la principale source de crises et d’insécurité dans le monde ». Une attaque qui vise explicitement Washington.

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Toutefois, les relations entre l’Iran et la Chine ne sont pas idylliques. L’Iran n’a pas vu d’un bon œil la visite historique de Xi Jinping en Arabie saoudite en décembre 2022, ni le premier sommet entre la Chine et les pays du Golfe qui s’est tenu à Riyad à cette occasion. Surtout dans la mesure où la déclaration finale de ce sommet indiquait que les Etats du Golfe devraient négocier avec l’Iran au sujet de leur contentieux sur des îles du détroit d’Ormuz. Trois îles de cette voie de passage maritime essentielle à la navigation mondiale sont en effet contrôlées par l’Iran depuis 1971, mais revendiquées par les Emirats arabes unis. A la suite de cette déclaration, l’ambassadeur de Chine en Iran a été convoqué par les autorités iraniennes pour entendre leur point de vue sur ce sujet.

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