Le Tchad libère trois Russes et un Biélorusse interpellés mi-septembre à N’Djamena

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Trois Russes interpellés à N’Djamena mi-septembre, dont l’un connu pour ses liens avec feu Evgueni Prigojine, l’ancien patron du groupe paramilitaire russe Wagner, ont été libérés vendredi 15 et samedi 16 novembre, a annoncé l’ambassade de Russie au Tchad sur sa page Facebook. Leur libération « imminente » avait été officiellement annoncée fin septembre, mais ils étaient depuis restés bloqués « sans explication » à l’aéroport, où ils avaient été interpellés le 19 septembre à leur descente d’avion en même temps qu’un Biélorusse, selon le site African Initiative, une agence de presse dirigée par un ex-membre des services de sécurité russes.

Le message posté samedi sur la page Facebook de l’ambassade de Russie précise que les trois Russes sont « rentrés à Moscou par un vol commercial ». Parmi eux figure Maxim Chougaleï, 57 ans, présenté comme un « sociologue » mais sous sanctions européennes pour ses liens avec le Groupe Wagner, qui a déployé des mercenaires dans plusieurs pays africains. Il était détenu avec deux autres Russes, Samer Hasan Ali Soueïfan (né en 1982) et E.I. Tsarev (né en 1997), ainsi qu’avec le Biélorusse A. Dzenisevich (né en 1982), selon l’ambassade de Russie, qui précise que ce dernier a également été libéré.

Ces arrestations avaient surpris alors que Moscou et N’Djamena se sont fortement rapprochés ces derniers mois, avec notamment un accord de coopération militaire, la Russie profitant de la position affaiblie de la France, ancienne puissance coloniale contrainte de redimensionner sa présence au Sahel. Le Tchad est le dernier pays de la région à héberger des bases françaises. Entre la Centrafrique, le Soudan, la Libye et le Niger, cet Etat enclavé est désormais encerclé par des pays accueillant, à divers titres, des forces paramilitaires russes issues de la réorganisation du Groupe Wagner, dont l’ancien patron est mort dans un mystérieux accident d’avion le 23 août 2023.

« Hourra ! Hourra ! Hourra ! La Russie en avant », ont réagi les amis de Maxim Chougaleï dans une conversation sur son compte Telegram à l’annonce de sa libération. « Tout cela signifie que le pouvoir au Tchad est instable », analyse un des messages. D’autres commentaires évoquent une possible vengeance du Kremlin, alors que le dernier message du « sociologue », daté du 23 août, saluait la mémoire du « héros » Prigojine.

Maxim Chougaleï et Samer Hasan Ali Soueïfan avaient déjà été arrêtés en Libye en mai 2019, puis libérés en décembre de la même année, après avoir été accusés de tentative d’ingérence dans les élections locales, en lien avec Seif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, selon les médias russes.

Le Monde avec AFP

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