l’Egypte veut se faire une place parmi les grandes nations de l’escrime

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Le plus ancien témoignage de la pratique de l’escrime se trouve au pied des pyramides. Sur le temple de Médinet-Habou de Louxor, construit quatre siècles avant les Jeux olympiques de la Grèce antique pour célébrer une victoire du pharaon Ramsès III, un bas-relief montre des combattants lors d’une joute sportive. On y voit des lutteurs, bien sûr, mais également, sur le côté droit, des escrimeurs dont les armes semblent mouchetées. L’un d’eux a la main protégée et une garde comparable à celle d’un sabreur. Et la traduction des hiéroglyphes a tout d’une provocation en duel : « En garde… et admire ce que va faire ma vaillante main ! »

Trois mille ans plus tard, le sport reste en vogue au pays des pharaons. Aux Jeux de Paris, la discipline est la mieux représentée d’une délégation égyptienne forte de 148 compétiteurs, avec 21 escrimeurs. L’escrime égyptienne compte sur les épreuves par équipes, qui débutent mardi 30 juillet au Grand Palais et pour lesquelles elle est qualifiée dans cinq des six armes pour remporter le premier titre olympique de son histoire.

« Notre but n’est pas une qualification olympique avec un nombre record mais plutôt de monter sur le podium par équipes, indiquait Abdelmoneim El Husseiny, président de la Fédération égyptienne d’escrime (EFF) et vice-président de la Fédération internationale, dans l’hebdomadaire Al-Ahram en mai. Nous travaillons depuis des années pour atteindre cet objectif. Aujourd’hui, l’escrime égyptienne est prête à le réaliser. Notre pays est en train de devenir l’une des grandes nations de la discipline. »

L’escrime a été classée parmi les objectifs prioritaires du ministère égyptien des sports aux côtés de l’haltérophilie – discipline pourvoyeuse de médailles mais suspendue aux Jeux de Tokyo, en 2021, pour cause de dopage –, le handball et le taekwondo. Les bons résultats des escrimeurs égyptiens, avec la médaille de bronze du sabreur Ziad El-Sissy aux championnats du monde 2023 et le premier podium par équipes en Coupe du monde d’escrime obtenu par les sabreurs en mai à Madrid, ont fait beaucoup pour la popularité du sport.

Tradition militaire

L’épée est l’arme la plus pratiquée car c’est celle qui est utilisée en pentathlon moderne, un sport apprécié par les Egyptiens. Mais la passion pour cette discipline s’explique aussi par la forte tradition militaire dans ce pays gouverné depuis 2014 par le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi. L’Egypte a organisé à deux reprises les championnats du monde d’escrime, en 1949 et 2022.

Créée en 1928, l’EFF compte aujourd’hui un millier de licenciés réparti dans une dizaine de clubs. « L’escrime n’y est pas considérée comme un sport loisir, estime Vincent Anstett, l’entraîneur français de l’équipe égyptienne de sabre. L’objectif est clairement le haut niveau. Dans les trois armes [épée, fleuret, sabre], les équipes arrivent aujourd’hui à obtenir de belles performances. »

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