Une grande partie de la France subit depuis plusieurs jours un épisode de pollution de l’air aux particules fines, notamment aux PM10, des particules de diamètre inférieur à 10 micromètres. Mercredi 15 février, les seuils d’alerte ont été déclenchés dans le Cher, l’Indre-et-Loire et le Loiret, ont ainsi annoncé les différentes préfectures du Centre-Val de Loire.
Le phénomène se poursuit dans d’autres territoires, comme l’Ile-de-France. Dans le Sud, en raison d’un quatrième jour de persistance du seuil d’information et de recommandation, les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône passent en alerte niveau 2 (pollution au PM10).
Quelles sont les causes de cet épisode hivernal ?
Les émissions de polluants de l’air particulièrement fortes en ce moment sont liées à « une conjonction d’éléments » à la fois structurels et conjoncturels, explique Airparif. Elles résultent à la fois d’émissions en provenance du trafic routier, notamment de véhicules à moteur thermique produisant de l’oxyde d’azote (NOx) et des particules fines.
L’autre cause provient du chauffage résidentiel, particulièrement au bois, sachant que plus les appareils sont anciens plus ils émettent de particules, souligne Antoine Trouche, ingénieur à Airparif.
Ces éléments récurrents dans certaines métropoles sont aggravés par des phénomènes météorologiques particuliers : d’une part des températures basses jusqu’à ces derniers jours qui favorisaient le recours accru aux appareils de chauffage et d’autre part « une situation anticyclonique bien installée générant une faible dispersion des masses d’air » et donc peu de vent empêchant la dissipation des polluants, soulignent Airparif et Prev’air.
Quelles conséquences pour la santé ?
L’exposition à des pics de pollution peut se traduire par des gênes ou des infections respiratoires et une hausse des hospitalisations ou de la mortalité liées à ces pathologies, notamment chez les personnes vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, personnes de plus de 65 ans ou souffrant d’asthme…) ou sensibles (personnes diabétiques, immunodéprimées…).
Sur plus long terme, la pollution aux particules fines a provoqué 238 000 décès prématurés dans l’Union européenne en 2020, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement publié fin novembre.
Quelles mesures pour lutter contre les particules fines ?
Les mesures prises par les autorités concernent notamment la circulation routière dans plusieurs agglomérations, par exemple le territoire du Grand Avignon. A Marseille, une circulation différenciée a notamment été imposée depuis 8 heures du matin, mercredi 15 février. Elle limite l’accès à l’hyper centre-ville et aux quartiers limitrophes du littoral aux véhicules électriques et à ceux possédant une vignette Crit’Air allant de 1 à 3, déclare la préfecture des Bouches-du-Rhône. D’autres restrictions concernent les véhicules de transport de marchandises, celle des navires à l’intérieur et à proximité des bassins.
Par ailleurs, dans plusieurs départements, la vitesse maximale autorisée sur la voirie est abaissée de 20 km/h (sans passer en dessous des 70 km/h). C’est le cas dans les Bouches-du-Rhône, le Var ou encore les Alpes-Maritimes. Dans le Cher, la « vitesse maximale autorisée sur les 2 × 2 voies est abaissée de 20 km/h, sans toutefois descendre en dessous de 90 km/h », précise la préfecture.
Selon les territoires, d’autres mesures sont prises, comme l’interdiction de brûler à l’air libre des déchets verts ou celle d’utiliser un chauffage individuel au bois.