
Au cours d’une parade nocturne, le 8 février, pour le 75e anniversaire de la fondation des forces armées nord-coréenne, Pyongyang a présenté un missile intercontinental (ICBM) qui pourrait être particulièrement difficile à détecter. Cette gigantesque parade dont les images ont été retransmises par la presse officielle – aucun organe de presse étranger n’était présent – a aussi été l’occasion de présenter de nouveaux véhicules destinés au transport de missiles ainsi que des rampes de lancement. Jamais Pyongyang n’avait montré un aussi grand nombre d’engins dont onze missiles de longue portée déjà testés. Parmi cet arsenal figurait un missile Hwasong-17, le plus gros ICBM de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui pourrait être doté de propulsion solide. Ces images, ainsi que des clichés satellitaires, sont les seuls éléments dont disposent les spécialistes pour identifier ces armes.
A la tribune dominant la place Kim Il-sung pavoisée et brillamment éclairée, le dirigeant Kim Jong-un, arborant un large sourire, était entouré de haut gradés, de son épouse et de sa « fille bien aimée » âgée d’une dizaine d’années qui, depuis quelques mois, a accompagné son père lors d’évènements militaires dont la visite d’un site de lancement de missile nucléaire. Selon les médias officiels, a défilé une « unité d’opération nucléaire tactique » composée de soldats et de missiles qui serait l’incarnation des « puissantes capacités nucléaires de dissuasion et de contre-attaque » dont dispose le pays.
Relation de dissuasion nucléaire
En octobre 2022, Kim Jong-un avait annoncé la nouvelle « doctrine » de défense de la RPDC autorisant une attaque préventive. Il énumérait cinq scénarios « justifiant » une attaque préventive contre des « forces hostiles », parmi lesquels la « préparation finale à une attaque nucléaire ou non », « une menace en préparation » contre les « dirigeants de l’Etat » ou « le commandement de ses forces nucléaires » qui justifieraient le recours « automatique et immédiat » à l’arme nucléaire. Fin novembre 2022, il avait annoncé vouloir doter le pays de « la plus puissante force stratégique du monde ».
Le défilé de la dizaine de missile ICBM se voulait la démonstration destinée à la fois à la population – qui subit, depuis des générations, des privations pour que le pays se dote d’une arme nucléaire – et au monde extérieur, que la RPDC est désormais prête à une confrontation « nucléaire contre nucléaire » et « outrance pour outrance », écrit l’agence de presse nord-coréenne, KCNA. « Nos missiles sont prêts à remplir leur mission à tout moment sur ordre de notre dirigeant », ajoute KCNA.
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