les autorités nient les arrestations d’opposants et demandent des enquêtes sur leur « enlèvement »

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Le procureur général de Guinée a nié, mercredi 17 juillet, l’arrestation de deux militants opposés à la junte au pouvoir et a demandé que des enquêtes soient menées sur leur disparition, qui a suscité un tollé international.

Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont été arrêtés le 9 juillet, selon leur collectif, un mouvement citoyen et pro-démocratie qui réclame le retour des civils au pouvoir et qualifie la disparition de MM. Sylla et Bah de « kidnapping ». Ces derniers ont été arrêtés mardi soir au domicile d’Oumar Sylla par des gendarmes et des soldats d’unités d’élite, selon leur mouvement. Ils auraient été brutalisés et conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie puis sur l’île de Kassa, au large de Conakry, où ils sont détenus au secret, affirme encore le FNDC.

Leur arrestation présumée serait la dernière en date d’une longue série en cours depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd’hui investi président et promu général, a pris le pouvoir par la force en septembre 2021. Le bureau du procureur général de Guinée a publié mercredi un communiqué reconnaissant des « informations persistantes faisant état (…) d’enlèvements », y compris ceux des deux hommes, tout en affirmant qu’« aucun organe d’enquête n’a procédé à aucune interpellation ou arrestation de qui que ce soit ». « Aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient » MM. Sylla et Bah, a-t-il ajouté, demandant au parquet de Conakry d’« ouvrir des enquêtes minutieuses et complètes » sur ces disparitions.

Les avocats de Guinée ont commencé mardi une grève de deux semaines pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des « arrestations arbitraires ». L’ONG de défense des droits humains Amnesty International et le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ont demandé leur libération immédiate.

Le FNDC a été créé en 2019 pour s’opposer – en vain – à un troisième mandat du président Alpha Condé (renversé en 2021). Il est l’une des dernières voix de l’intérieur à contester le pouvoir de la junte et à tenter de mobiliser pour un retour des civils à la tête de ce pays pauvre à l’histoire récente troublée et violente. Les autorités ont prononcé la dissolution du FNDC en 2022, après avoir interdit toute manifestation.

Le Monde avec AFP

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