
Corine Diacre a encore du travail devant elle. L’équipe de France féminine a remporté face à l’Uruguay, samedi 18 février à Angers, son deuxième match du Tournoi de France − compétition amicale qui fête sa troisième édition − mais, pour la sélectionneuse tricolore, le chantier reste encore vaste à l’approche de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (du 20 juillet au 20 août) pour laquelle les Bleues nourrissent de sérieuses ambitions
Face à des adversaires uruguayennes décidées à se battre sur chaque ballon, les Françaises se sont imposées largement 5-1, grâce aux premiers buts sous le maillot tricolore des jeunes promesses Kessya Bussy (26e) et Naomie Feller (80e), mais aussi à des réalisations de cadres comme Kenza Dali (34e), Wendie Renard (43e), Sandie Toletti (71e). Ce joli panachage entre actions collectives et exploits individuels cache cependant un réel manque d’efficacité tant les occasions ont été nombreuses (28 tirs dont la moitié cadrés).
Corinne Diacre avait promis une revue d’effectif et la sélectionneuse n’a pas fait les choses à moitié : pas moins de huit changements dans le onze de départ par rapport à celui aligné mercredi contre le Danemark (victoire 1-0), et Kadidiatou Diani au repos en tribune. De nouvelles têtes sont ainsi apparues comme la gardienne Constance Picaud ou la défenseure Maëlle Lakrar, des cadres ont fait leur retour comme Grace Geyoro et Sandie Toletti au milieu, et la charnière centrale s’est construite sur le duo Renard-Cissoko, après deux matchs peu convaincants dans une défense à trois.
« On est là pour travailler, pour mettre des choses en place, parfois aussi se mettre en difficulté. Si je veux des réponses, il faut que j’essaie des choses », a expliqué Corinne Diacre après la rencontre.
Retour d’une défense à trois
Rien n’est cependant réglé sur le chantier de la défense pour une équipe qui comptait globalement beaucoup d’absentes (Marie-Antoinette Katoto, Griedge Mbock, Sakina Karchaoui, Selma Bacha). La soirée a en effet viré au cauchemar pour la défenseure Hawa Cissoko, mise en difficulté dès la 3e minute du match quand Belen Aquino a intercepté sa passe mal dosée pour se présenter seule face à Constance Picaud, sans réussite.
Une demi-heure plus tard, toujours sous la pression d’Aquino, Cissoko a tenté une remise hasardeuse sur laquelle Luciana Gomez s’est jetée pour se présenter à son tour seule devant Picaud, éliminer la gardienne et égaliser à 1-1, après l’ouverture du score française signée Kessya Bussy, quelques minutes auparavant.
Mais Corinne Diacre n’a clairement pas apprécié la performance : au retour des vestiaires, Cissoko est sortie, et les Bleues sont revenues à une défense à trois. Invitées par la sélectionneuse à mettre « plus de justesse et plus de vitesse » dans le jeu, les Bleues ont lancé un siège en règle de la cage de Sofia Olivera, laissant très rarement les Uruguayennes s’aventurer dans leur camp, et s’imposant finalement sur un score confortable qui laisse néanmoins la technicienne sur sa faim.
Diacre attend de « l’audace »
« J’attends de l’animation, des prises de risques, de l’audace », a-t-elle expliqué en fin de rencontre. Il faut hausser son niveau d’exigence, il faut hausser son niveau mental, il faut hausser son niveau athlétique. »
Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés.
Jouer
Jusqu’alors, la France avait toujours étrillé l’Uruguay, 67e nation mondiale : 6-0 en 2011 et 8-0 en 2019. Avec cette nouvelle large victoire, Renard et ses coéquipières gardent la tête du Tournoi de France avant de recevoir la Norvège mardi, toujours à Angers. Mais après, il ne restera à Corinne Diacre que deux matches amicaux en avril avant d’annoncer sa liste pour le Mondial.
« Celles qui n’avaient pas l’habitude de jouer avaient la pression parce que c’est un peu pile ou face. Ce n’est pas facile, mais en Coupe du monde, on aura besoin de joueuses mentalement prêtes à subir cette pression », a prévenu l’ancienne joueuse internationale.