les destins liés de Ruth Gbagbi et Cheick Cissé, stars en Côte d’Ivoire

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Sweat à capuche jaune sur le dos, ordinateur sous le bras et écouteurs dans les oreilles, Cheick Cissé débarque à l’aéroport de Palma de Majorque, en Espagne, les yeux fatigués mais le sourire aux lèvres. Le seul champion olympique de l’histoire de la Côte d’Ivoire vient de passer, en mai, quelques jours à Toulouse, en France, pour accueillir son premier enfant. « Il fallait être auprès de la maman, et là, c’est un grand soulagement ! » Mais le taekwondiste ivoirien n’a pas le temps d’en profiter plus longtemps.

Après une longue sieste et une courte nuit dans son petit appartement espagnol, il retrouve, dans le gymnase du Club Elite Taekwondo Ramos et Brigitte, Juan Antonio Ramos, son entraîneur espagnol depuis près de huit ans, et sa compatriote Ruth Gbagbi, double médaillée de bronze olympique. Elle revient d’un week-end à Paris, où elle vient d’assister au concert de la chanteuse américaine Taylor Swift en compagnie de la judokate française double championne olympique Clarisse Agbegnenou.

Les deux champions ivoiriens, qui représentent trois des quatre médailles olympiques de l’histoire de leur pays, se sont accordé une petite parenthèse avant d’entamer la dernière ligne droite de la préparation pour les Jeux olympiques de Paris, où les deux athlètes se savent attendus par tout un peuple.

« Je ne suis jamais rassasiée »

A l’entraînement, les grands cris de Cheick Cissé résonnent bruyamment dans le gymnase majorquin. Des cris, appelés « kiap » dans le jargon du taekwondo, aussi impressionnants que les coups et la vivacité de l’Ivoirien. « Je frappe à 1 000 % et je crie pour faire ressortir l’énergie négative », explique le numéro 1 mondial et champion du monde 2023 des plus de 87 kg, essoufflé, après une heure d’une séance de frappes.

A ses côtés, Ruth Gbagbi, qui combat chez les moins de 67 kg, est moins démonstrative, mais tout aussi motivée. Car la jeune femme, double médaillée de bronze aux JO et double championne du monde, n’a plus qu’une chose en tête : l’or olympique à Paris, le 9 août. « Je ne suis jamais rassasiée, je veux tout gagner », dit-elle. Son compatriote, lui, entre en lice le lendemain chez les plus de 80 kg.

Différents dans le style et le caractère, Cheick Cissé et Ruth Gbagbi, 30 ans tous les deux, suivent pourtant la même trajectoire. Ou presque. Le premier a grandi dans une fratrie de six enfants à Bouaké, la deuxième ville du pays, avant de déménager avec sa famille à Abidjan. Ruth Gbagbi, elle, est Abidjanaise. C’est dans la commune de Koumassi, dans la capitale économique ivoirienne, que les deux champions commencent leur histoire avec l’art martial. Cheick Cissé au sein du club Ineka, après quelques années à pratiquer le shotokan (art martial japonais), sur les conseils de son père. Ruth Gbagbi, elle, a fréquenté les voisins de La Source, un club qui a formé certains des grands champions de la discipline.

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