« Les gros patinent bien », un spectacle de bouts de ficelle qui fait carton plein

« Les gros patinent bien, cabaret de carton », de et avec Pierre Guillois (debout) et Olivier Martin-Salvan (au premier plan), le 10 mars 2021, à Maubeuge (Nord).

Les gros patinent bien, c’est une aventure théâtrale aussi folle que son titre, une création rocambolesque d’un cabaret de carton qui – osons le jeu de mots parce qu’il s’impose – cartonne partout en France. Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, les créateurs et interprètes de cette épopée hilarante, croisant l’esprit des Monty Python et le burlesque des clowns, n’auraient jamais pu imaginer que leurs quarante minutes d’improvisation, un jour de septembre 2020 sur un tréteau en plein air, à l’arrière du Théâtre du Rond-Point, à Paris, se transforment en un spectacle cartoonesque tout public réclamé un peu partout en France.

Récompensé en 2022 par le Molière du théâtre public, Les gros patinent bien cumule déjà plus de cent quarante dates de tournée dans les théâtres subventionnés et 180 représentations au Théâtre Tristan Bernard, un théâtre privé parisien. Cet été, ils seront au Festival d’Edimbourg, en Ecosse, et, pour la saison 2023-2024, 175 dates sont d’ores et déjà prévues, dont trois semaines au Théâtre des Célestins, à Lyon. Derrière ce calendrier impressionnant, qui a nécessité de recruter trois nouveaux binômes pour jouer au même moment à Paris et en province, se cachent une insolite histoire, une longue complicité et une foi inébranlable dans un théâtre accessible à tous.

« Ce spectacle est un enfant du Covid », racontent Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan. Tout commence courant 2020, dans une salle de répétition des Bouffes du Nord, à Paris. « On devait monter un projet, nous n’avions pas vraiment d’idée, et le théâtre n’avait plus un sou », se souviennent-ils. Face à l’absence de moyens, ils se sont mis à écrire des mots sur des cartons, « caille », « rocher », « arbre »…

Situations épiques

Au même moment, Jean-Michel Ribes, alors patron du Théâtre du Rond-Point, contacte ce duo qu’il connaît bien pour leur proposer de participer, en septembre 2020, à un petit festival en plein air, Le Rond-Point dans le jardin, imaginé pour relancer l’envie de spectacle après une saison très perturbée par la crise sanitaire. Les deux comédiens acceptent, ravis à l’idée de jouer en extérieur pour toucher le plus de public possible. Et trouvent un titre, Les gros patinent bien, en écho à l’histoire du Rond-Point, qui fut une patinoire avant d’être transformée en théâtre. « Il ne restait plus qu’à faire patiner le gros », s’amuse Pierre Guillois, au physique aussi maigre que celui de son comparse est corpulent.

« Nous cherchons à réveiller une créativité accessible à tout le monde. » Pierre Guillois

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