les « insoumis » maintiennent le suspense sur un examen de l’article 7 sur le report de l’âge légal

Le député LFI Manuel Bompard s’adresse au ministre délégué en charge des comptes publics, Gabriel Attal, lors des débats sur le projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 16 février 2023.

A quelques heures de la fin de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, les députés restent suspendus aux intentions de La France insoumise (LFI). Le groupe dirigé par Mathilde Panot va-t-il retirer ses 3 000 amendements restants avant l’article 7 qui prévoit le report de l’âge légal de 62 à 64 ans ? Souhaitant maîtriser jusqu’au bout le rythme des discussions, les « insoumis » ont supprimé un millier d’amendements dans la soirée du jeudi 16 février.

Un nombre qui apparaît dérisoire au vu de la masse d’amendements demeurant avant le fameux article 7. D’autant que les députés, qui en sont seulement après l’article 2, ont jusqu’à vendredi minuit pour examiner en première lecture ce projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale. Ils pourraient ensuite débattre de la motion de censure déposée par le Rassemblement national. Une tentative de renverser le gouvernement qui a peu de chance d’aboutir, tous les groupes ayant annoncé leur intention de ne pas la voter.

« Retirez-les ! Les gens attendent qu’on puisse débattre de cet article », a exhorté, jeudi soir, la rapporteure du texte, Stéphanie Rist (Renaissance), ciblant les « insoumis ». « C’est vous qui êtes à la manœuvre », a renchéri quelques secondes avant la fin de la séance la députée Les Républicains (LR) de l’Orne, Véronique Louwagie. L’un des chefs de file « insoumis » dans le combat contre la réforme des retraites, Hadrien Clouet (Haute-Garonne), temporise et confirme que son groupe compte « retirer régulièrement quelques amendements » sans renoncer à discuter « des carrières longues et des prévisions faussées du gouvernement », tout en « obligeant la Macronie à siéger tout le temps » dans l’Hémicycle. Un coup de billard à trois bandes qui est loin de garantir l’examen de l’article 7 au cours des onze heures trente de discussion imparties, ce vendredi.

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Divisions persistantes sur la tactique

La stratégie « insoumise » est difficilement compréhensible pour ses partenaires de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Pour précipiter l’examen puis un vote à l’Assemblée nationale sur le recul de l’âge légal à 64 ans comme le réclame notamment l’intersyndicale, les socialistes, les écologistes et les communistes ont, eux, retiré, entre mercredi et jeudi, l’essentiel de leurs amendements avant l’article 7. Une décision prise afin que « la majorité soit au pied du mur pour que nous puissions débattre » de la mesure d’âge, a expliqué devant l’Assemblée nationale jeudi matin le député communiste de Seine-Maritime Sébastien Jumel.

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