les inspecteurs chargent Noël Le Graët « dont les dérives de comportement sont incompatibles avec l’exercice » de ses fonctions

Après cinq mois d’enquête, l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a envoyé, mercredi 15 février, son rapport d’audit définitif au président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, à sa directrice générale, Florence Hardouin, au patron intérimaire, Philippe Diallo, ainsi qu’à la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra.

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Les inspecteurs ont pris en compte les observations émises par les parties incriminées, après la remise de leur rapport provisoire, le 30 janvier, mais « le sens général » de leurs travaux « ne s’est pas trouvé modifié ».

Au terme de 114 auditions, l’IGESR dénonce, dans la synthèse de leur rapport définitif dont Le Monde a pris connaissance, une « gouvernance fédérale défaillante ». « Le fonctionnement du comité exécutif illustre une faiblesse d’exercice démocratique », écrivent les rapporteurs, qui soulignent le « faible poids des autorités morales » au sein de la FFF.

Comme attendu, le rapport définitif charge Noël Le Graët, 81 ans, visé depuis le 16 janvier par une enquête préliminaire pour « harcèlement sexuel et moral » après un signalement émis par l’IGESR au parquet de Paris. Les inspecteurs évoquent « un président dont les dérives de comportement sont incompatibles avec l’exercice des fonctions et l’exigence d’exemplarité qui lui est attachée ».

« Les méthodes brutales » de Florence Hardouin

Outre un « exercice de pouvoir très centralisé », les inspecteurs condamnent le « comportement inapproprié » de « NLG » « vis-à-vis des femmes ». Ils mentionnent des SMS envoyés par M. Le Graët, « ambigus pour certains et à caractère sexuel pour d’autres ». « Les auditions conduites par la mission ont mis en évidence que le caractère déplacé et injurieux des propos de M. Le Graët peut être accentué par la consommation excessive d’alcool ». L’IGESR « estime que les dérives de comportement de M. Le Graët sont maintenant préjudiciables à l’image de la FFF et invite les instances fédérales à examiner cette situation en application des dispositions statutaires ».

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Concernant Mme Hardouin, mise à pied à titre conservatoire depuis le 11 janvier et sous la menace d’un licenciement pour « faute grave », l’IGESR estime que « les méthodes brutales et le comportement jugé erratique » de la DG « ne lui permettent plus d’exercer une autorité reconnue ».

La mission d’inspection « note cependant que la directrice générale estime avoir souffert du comportement inapproprié de M. Le Graët, dont elle dit avoir craint les représailles en cas d’opposition directe. Leur proximité opérationnelle s’est ainsi transformée en relation toxique. »

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