Les joueuses de l’équipe canadienne de football mettent fin à leur grève

La grève n’aura duré qu’une journée. Sous la menace d’une action judiciaire, les joueuses de l’équipe féminine de football canadienne ont mis fin, dimanche 12 février, au mouvement qu’elles avaient entamé pour dénoncer le manque de moyens financiers qui leur sont alloués et les inégalités entre les femmes et les hommes.

Elles reprendront dans la journée leur entraînement en vue de leur match de jeudi contre les Etats-Unis dans le cadre de la SheBelieves Cup et pour préparer la Coupe du monde, qui aura lieu cet été.

La fédération « Canada Soccer nous a dit qu’[elle] considérait notre action syndicale comme une grève illégale », écrivent-elles dans un communiqué. Les joueuses encouraient des « mesures juridiques » pour les « contraindre à revenir sur le terrain » et plusieurs « millions de dollars de dommages et intérêts ».

Ne pouvant se « permettre » de prendre de tels « risques », l’équipe féminine a donc renoncé à son mouvement, tout en jugeant que les coupes budgétaires étaient « inacceptables » et qu’en l’absence d’action collective « rien ne changera[it] jamais ».

« Pour un traitement juste et équitable »

Comme les Danoises six ans auparavant, les joueuses canadiennes se disent « fatiguées » de devoir se battre « pour un traitement juste et équitable », et dénoncent le manque de considération de la fédération par rapport à l’équipe masculine.

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D’après la capitaine de l’équipe, Christine Sinclair, en 2021, la fédération a accordé plus de 11 millions de dollars canadiens (un peu plus de 7 millions d’euros) à l’équipe masculine, contre environ 5 millions à l’équipe féminine, alors que l’année précédente, les montants étaient quasi identiques : un peu plus de 3 millions de dollars pour les hommes et 2,8 millions pour les femmes.

De leur côté, les joueurs, qui ont disputé le Mondial 2022 au Qatar, ont déclaré « soutenir de tout cœur » les joueuses dans leur démarche. « La manière dont Canada Soccer alloue ou utilise les fonds n’est pas claire », déplorent-ils dans un communiqué.

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Le Monde avec AFP



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