
La guerre en Ukraine et l’assistance en armes et autres munitions ont été au cœur des discussions de la rencontre entre les ministres de la défense de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), mardi 14 février, à Bruxelles. Mais un autre débat est en train de s’imposer entre les trente alliés – auxquels s’ajoutent la Suède et la Finlande, qui, dans l’attente de leur adhésion, assistent en tant qu’invitées aux échanges : l’ampleur du budget que les alliés consacreront à l’avenir à leur défense. « C’est un débat épineux qui s’accélère », reconnaît un diplomate européen. Un sujet évidemment lié à l’Ukraine et à la Russie.
En septembre 2014, quelques semaines après l’invasion russe de la Crimée, les chefs d’Etat des alliés de l’OTAN, encore sous le choc, se réunissaient au Pays de Galles. Ils s’y engageaient à cesser de diminuer leurs dépenses en matière de défense et à les augmenter, avec pour objectif, d’ici à 2024, d’atteindre un niveau minimum de dépenses de défense de 2 % du produit intérieur brut (PIB). A l’époque, seulement trois pays, les Etats-Unis, la Grèce et le Royaume-Uni, dépassaient ce niveau.
Ils s’engageaient également à allouer « au moins 20 % de leurs dépenses de défense annuelles à l’acquisition de nouveaux équipements majeurs ». Près de dix ans après, « ce que les alliés aimeraient faire, indiquait, lundi, Julianne Smith, l’ambassadrice américaine auprès de l’OTAN, c’est annoncer au sommet de Vilnius, en juillet, ce qui viendra après cet engagement, et là, il y a toute une panoplie d’options (…), comme rendre obligatoires certains objectifs ou revoir les indicateurs à suivre. Les alliés vont en discuter ».
Pressions américaines plus feutrées
Le ton de l’administration Biden a cependant bien changé par rapport à celui employé par Donald Trump. En 2018, lors du sommet de l’OTAN de Bruxelles, le président des Etats-Unis avait exigé que les pays européens consacrent « immédiatement » 2 % de leur PIB à leur sécurité. Et qu’ils passent après 2024 à 4 %. Les pressions américaines sont toujours présentes, même si elles sont bien plus feutrées. Alors que la menace russe n’a jamais été aussi proche après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le débat va être rude, vu les efforts déjà engagés.
En 2022, seuls sept nouveaux pays, dont les pays limitrophes de la Russie, les trois pays baltes ou la Pologne, notamment, ont dépassé la barre des 2 %. La France, elle, approchait de ce niveau et devrait le dépasser dans les années à venir, après l’annonce, le 20 janvier, par Emmanuel Macron d’une nouvelle loi de programmation militaire 2024-2030 en forte hausse.
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