les secours ne vont pas « aussi vite qu’espéré », reconnaît Recep Tayyip Erdogan

Dans une fosse commune au Hatay, une province du sud de la Turquie, le 10 février 2023.

Quatre jours après le séisme, les bilans ne cessent d’augmenter. Le tremblement de terre d’une magnitude de 7,8, survenu lundi à l’aube, a détruit des villes entières dans le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. Selon les derniers bilans officiels publiés vendredi 10 février, au moins 22 300 personnes sont mortes en Turquie et en Syrie.

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Quatre Français parmi les victimes

Quatre ressortissants français font partie des victimes, a annoncé vendredi le ministère des affaires étrangères français. Le Quai d’Orsay a ajouté qu’il suivait « avec la plus grande attention la situation des Français présents dans la zone au moment des séismes, en lien avec les autorités turques ».

Pour assurer leur mise en protection, le centre de crise et de soutien du ministère et l’ambassade française à Ankara ont ouvert des cellules de crise.

« Compte tenu de la situation difficile dans cette zone, nous recommandons instamment aux Français qui auraient envisagé de s’y rendre de reporter tout projet de déplacement », a demandé par ailleurs le ministère.

L’aide humanitaire afflue en Turquie

« Les destructions ont affecté tellement d’immeubles (…) que malheureusement, nous n’avons pas pu conduire nos interventions aussi vite qu’espéré », a pour la première fois reconnu vendredi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en visite dans la ville d’Adiyaman (sud), qui a été très affectée par la catastrophe.

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L’aide humanitaire afflue en Turquie – l’Allemagne a notamment annoncé vendredi l’envoi de 90 tonnes de matériel par avion –, mais l’accès à la Syrie en guerre, dont le régime est sous le coup de sanctions internationales, est beaucoup plus compliqué.

La quasi-totalité de l’aide humanitaire destinée aux zones rebelles est acheminée depuis la Turquie par le point de passage de Bab Al-Hawa, le seul actuellement garanti par l’ONU. La diplomatie turque dit s’employer à ouvrir deux autres points de passage « avec les régions sous contrôle du gouvernement » de Damas, « pour des raisons humanitaires ».

Une femme a été sauvée vendredi à Kirikhan (Turquie) par une équipe de secouristes allemands, après plus de cent heures sous les décombres d’une habitation ravagée, selon une ONG. « L’équipe de secours a mis plus de cinquante heures à se frayer un chemin à travers les décombres pour atteindre cette femme », a décrit sur Twitter l’ONG allemande ISAR Germany. La femme de 40 ans, prénommée Zeynep, a été « immédiatement » prise en charge par des médecins, son état est « stable », selon l’ONG.

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En Syrie, Bachar Al-Assad et son épouse au chevet des victimes d’Alep

Le président syrien, Bachar Al-Assad, s’est rendu vendredi au chevet de victimes du séisme à Alep (nord), pour la première fois depuis le tremblement de terre qui a fait plus de 3 300 morts dans son pays, a annoncé la présidence.

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Les médias officiels syriens ont publié des images du chef de l’Etat, accompagné de son épouse, Asma, au chevet des victimes à l’hôpital universitaire d’Alep, dans sa première visite à des régions sinistrées depuis le séisme qui a également durement touché la Turquie.

Le président a aussi effectué une tournée dans des quartiers sinistrés d’Alep, la deuxième ville du pays, selon des images de la présidence. Le séisme a fait 415 morts et 1 050 blessés dans la province du même nom, selon un bilan provisoire du ministère de la santé.

Lors de ses apparitions publiques depuis le séisme, le président syrien a été vu à une réunion du gouvernement et recevant une délégation officielle libanaise, mais ne s’était pas encore rendu sur le terrain. M. Assad a reçu des appels et de l’aide de plusieurs pays, notamment arabes, espérant ainsi briser l’isolement diplomatique dont il souffre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

Le Monde avec AFP



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