L’Ethiopie annonce doubler la production de son mégabarrage sur le Nil

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L’Ethiopie a annoncé avoir mis en service deux nouvelles turbines du grand barrage de la Renaissance (GERD), permettant de doubler la production d’électricité de ce mégabarrage sur le Nil, source de tensions avec ses voisins, notamment l’Egypte. « La construction en béton du barrage est désormais terminée, a annoncé l’organisme gérant le GERD, mardi 27 août, sur le réseau social X. L’avancement global du GERD est désormais passé de la phase de construction à la phase d’exploitation. »

« Les deux turbines générant 400 MW chacune ont maintenant commencé à fonctionner, s’ajoutant aux deux turbines déjà fonctionnelles générant 375 MW chacune, totalisant une production de 1 550 MW », détaille-t-il, soulignant que « les déversoirs libèrent 2 800 mètres cubes par seconde d’eau supplémentaires vers les pays en aval ». Les deux premières turbines, sur un total de treize prévues, avaient été mises en service en février et en août 2022.

Lancé en 2011 pour un montant de 4 milliards de dollars (environ 3,6 milliards d’euros), le GERD est présenté comme le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique (1,8 kilomètre de large, 145 mètres de haut). Il doit permettre de produire à terme 5 000 MW, soit le double de la production actuelle de l’Ethiopie, avec une capacité totale de retenue de 74 milliards de mètres cubes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sur le Nil, le barrage de la Renaissance attise la guerre de l’eau

Situés en aval, le Soudan et l’Egypte ont à de nombreuses reprises dénoncé ce projet « unilatéral » d’Addis-Abeba, qui menace, selon eux, leur approvisionnement en eau. Les deux pays ont à plusieurs reprises demandé à l’Ethiopie de cesser ses opérations de remplissage en attendant que soit conclu un accord tripartite sur le sujet et sur les modalités de fonctionnement du barrage.

Ce front commun s’est quelque peu fissuré l’an dernier. Si l’Egypte, qui dépend du Nil pour 97 % de ses besoins en eau, continue d’invoquer un droit historique sur le fleuve et d’affirmer que le GERD représente une menace « existentielle », le dirigeant soudanais, Abdel Fattah Al-Bourhane, s’est dit en janvier 2023 « d’accord sur tous les points » avec le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, au sujet du GERD. Mais le pays a depuis sombré dans une guerre civile meurtrière.

Le Monde avec AFP

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