L’Ukraine peine à mettre en œuvre sa « stratégie africaine »

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Pour la quatrième fois en deux ans, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a entamé, dimanche 4 août, une tournée en Afrique qui, après le Malawi, lundi, doit le conduire en Zambie et sur l’île Maurice. L’objectif assumé réside dans le « renforcement » des relations avec ces pays, écrit l’agence de presse ukrainienne Ukrinform, et « la participation des États africains aux efforts mondiaux visant à restaurer une paix juste pour l’Ukraine et le monde ». Une « stratégie africaine » pensée pour contrecarrer l’influence grandissante de la Russie, mais que Kiev peine à mettre en œuvre.

Alors que Dmytro Kuleba posait le pied à Lilongwe, la capitale du Malawi, le Mali annonçait la « rupture avec effet immédiat » de ses relations diplomatiques avec Kiev. La veille, c’est le Sénégal, pourtant moins proche de Moscou que Bamako, qui indiquait avoir convoqué l’ambassadeur ukrainien en poste à Dakar. Des réactions qui font suite à la révélation de l’implication de l’Ukraine, lors de récents combats, dans le nord du Mali.

Après la lourde défaite infligée par les rebelles séparatistes à l’armée malienne et à ses alliés du groupe russe Wagner, fin juillet, le porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien, Andri Ioussov, a laissé entendre à la télévision nationale que ses services avaient joué un rôle dans cette débâcle – 84 mercenaires et 47 soldats maliens ont été tués selon les rebelles, du jamais-vu depuis l’arrivée du Groupe Wagner au Mali, en 2021.

« Le fait que les rebelles aient reçu les données nécessaires qui leur ont permis de mener à bien une opération contre les criminels de guerre russes a déjà été observé par le monde entier. Bien entendu, nous ne divulguerons pas les détails », a déclaré M. Ioussov.

Fourniture de renseignements

Déjà, à l’été 2023, l’Ukraine était entrée en action sur le terrain militaire africain, en déployant un groupe de soldats à Khartoum, pour combattre les forces du général Mohammed Hamdan Daglo (« Hemetti »), allié à Moscou. Au Mali, l’aide à la rébellion a seulement consisté en la fourniture de renseignements et à la formation au maniement de drones, selon les informations du Monde. Mais, pour la junte malienne, il s’agit d’une « agression caractérisée » et d’un « soutien au terrorisme international ». Des accusations « fermement rejetées » par le ministère des affaires étrangères ukrainien.

Lundi 5 août, celui-ci a regretté la rupture des relations diplomatiques, une décision « à courte vue et précipitée » du Mali, qui ne tient « pas compte du fait que les structures militaires contrôlées par le Kremlin, y compris Wagner, utilisent des méthodes terroristes et sont directement impliquées dans de nombreux crimes de guerre, tant en Ukraine qu’en Afrique ».

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