l’Union africaine appelle à la fin « immédiate » des combats à El-Fasher

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L’Union africaine (UA) a appelé mardi 24 septembre à la « cessation immédiate » des combats dans la grande ville soudanaise d’El-Fasher (sud-ouest), dénonçant une « escalade » de la crise après un assaut ce week-end des forces paramilitaires.

La guerre oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, « appelle à une cessation immédiate des combats à l’intérieur et à l’extérieur d’El-Fasher », affirme ce communiqué.

Depuis des mois, le sort d’El-Fasher inquiète la communauté internationale. Dans cette métropole de deux millions d’habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, des « centaines de milliers de civils » sont menacés par des violences « de masse », a alerté la semaine dernière l’ONU. Les paramilitaires ont lancé ce week-end une offensive après des mois de siège.

Crimes de guerre

Moussa Faki Mahamat condamne « fermement l’escalade actuelle de la crise et la propagation de la violence » dans la ville. Il fait plus généralement part de sa « préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans toutes les provinces du Soudan. » Selon M. Faki Mahamat, « il ne peut y avoir de solution militaire à la crise au Soudan », et les combats « ne font que prolonger les souffrances du peuple soudanais ».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit « gravement préoccupé » par les informations faisant état d’une offensive « à large échelle » des FSR, enjoignant le général Daglo à « agir de manière responsable et à immédiatement donner l’ordre de stopper l’attaque ». Les paramilitaires assiègent la métropole depuis mai et ces derniers mois les violences ont tué des centaines de personnes, selon l’ONG Médecins sans frontières.

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de viser les civils, de bombarder de manière indiscriminée des zones résidentielles et de se livrer à des pillages ou de bloquer l’aide humanitaire vitale.

En septembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé un bilan d’au moins 20 000 morts depuis le début du conflit, mais certaines estimations vont jusqu’à 150 000 victimes, selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello. Plus de 10 millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger, soit un Soudanais sur cinq.

Le Monde avec AFP

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