
Noël Le Graët sera-t-il encore président de la Fédération française de football (FFF) dans une poignée de jours ? L’interrogation plane alors que le rapport d’audit définitif de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) sur la gouvernance de la « 3F » sera remis, mercredi 15 février, à la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra.
Dans la foulée, la ministre devrait prendre la parole et émettre des recommandations. « Les rapports de contrôle et d’enquête de l’inspection générale n’ont pas vocation à être publiés sur les sites Internet ministériels », précise le ministère.
A la FFF, les grandes manœuvres ont commencé. Les membres du comité exécutif se réuniront, le 17 février, pour tirer les conclusions de ce rapport définitif. Cette réunion pourrait d’ailleurs être présidée par M. Le Graët dans la mesure où il a convenu avec les élus que la période de sa mise en retrait, commencée le 11 janvier, se terminerait après la remise de l’audit définitif.
Que décidera alors le président de la FFF, épinglé par le rapport provisoire de l’IGESR remis le 30 janvier, et fragilisé par l’ouverture par le parquet de Paris, le 16 janvier, à son encontre, d’une enquête préliminaire pour « harcèlement sexuel et moral » à la suite d’un signalement émis par les inspecteurs à la justice, en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale ?
Préparer sa succession
A ce stade, « NLG », 81 ans, n’a pas annoncé publiquement qu’il comptait démissionner. En privé, le patriarche du football français ne fait pas mystère de sa volonté de choisir le moment de sa sortie. « Il saura prendre ses responsabilités le moment venu », souffle un élu fédéral.
Le dirigeant breton pourrait bientôt annoncer au comité exécutif (« comex ») son prochain départ et rester sur le trône encore plusieurs semaines pour gérer les affaires courantes, régler les dossiers en cours, faire ses adieux aux salariés et surtout préparer sa succession. Car l’octogénaire, en poste depuis 2011, entend peser sur le processus électoral avant d’abdiquer.
Dans son collimateur : son numéro 2 et patron intérimaire de la FFF, Philippe Diallo, candidat déclaré au comité exécutif de l’Union des associations européennes de football (UEFA) pour le scrutin d’avril, et proche de son ex-directrice générale Florence Hardouin, mise à pied à titre conservatoire le 11 janvier et sous la menace d’un licenciement pour faute grave.
Alors que les couteaux s’aiguisent dans les couloirs du siège parisien de la FFF, dans le XVe arrondissement, « NLG » préférerait voir ses alliés politiques tels Jamel Sandjak, patron de la Ligue Ile-de-France, Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyonnais, ou Marc Keller, président du Racing Club de Strasbourg, reprendre les rênes de la FFF lors de la prochaine assemblée fédérale, en juin 2024.
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