« Pas possible de continuer » la coopération militaire faute de « fiabilité », selon Berlin

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La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a affirmé mardi soir 16 juillet depuis Abidjan qu’il n’était pas « possible de continuer » la coopération militaire au Niger faute de « fiabilité » dans les relations avec le régime arrivé au pouvoir par un coup d’Etat il y a près d’un an.

L’Allemagne avait annoncé le 6 juillet cesser d’exploiter sa base de transport aérien au Niger ainsi que le retrait de ses soldats d’ici au 31 août et la fin de sa coopération militaire avec Niamey.

« Il n’était pas possible de continuer car la fiabilité qui existait auparavant n’était plus là », a déclaré Mme Baerbock, à l’occasion d’une visite en Côte d’Ivoire. « Dans le même temps, nous n’avons pas stoppé l’aide humanitaire car le peuple du Niger n’est pas responsable de ce qui arrive », a-t-elle ajouté, lors d’un point de presse commun avec le président ivoirien Alassane Ouattara.

Le Niger est gouverné par un régime militaire issu d’un coup d’Etat qui a renversé le 26 juillet 2023 le président élu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis. Ce régime a tourné le dos aux puissances occidentales pour se rapprocher notamment de la Russie.

Une quarantaine de soldats allemands concernés

Fin mai, l’Allemagne et le Niger avaient convenu d’un accord pour continuer à exploiter la base de Niamey jusqu’au 31 août, mais les négociations pour prolonger ce bail n’ont pas abouti. Elles butaient notamment sur le fait que le personnel stationné ne pourrait plus bénéficier d’immunité contre d’éventuelles poursuites judiciaires.

La quarantaine de soldats allemands stationnés à Niamey va donc quitter ce pays sahélien qui a déjà exigé et obtenu le départ des soldats français fin 2023 et américains d’ici à septembre.

Le Niger a formé avec le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des régimes militaires, l’Alliance des Etats du Sahel (AES).

« Nous souhaitons que ces pays soient aidés sur le plan humanitaire car les populations en ont besoin. Nous avons évoqué les risques que cela pose à la Côte d’Ivoire, à la frontière nord. Nous recevons plus de 60 000 réfugiés du Burkina et c’est un poids pour l’économie ivoirienne », a de son côté déclaré Alassane Ouattara.

Les échanges ont aussi concerné la coopération économique, et en particulier dans le domaine des énergies renouvelables. L’Allemagne a aidé à financer la première centrale solaire de Côte d’Ivoire, inaugurée plus tôt cette année à Boundiali, dans le nord du pays.

Le Monde avec AFP

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