plus de 35 000 morts et 400 000 personnes évacuées de la région

A Kahramanmaras dans le sud de la Turquie, le 13 février 2023, après le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la région frontalière entre la Turquie et la Syrie.

Le bilan du violent séisme survenu le 6 février en Turquie et en Syrie s’élève à 35 224 morts, selon les derniers chiffres officiels, communiqués lundi 13 février. Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a fait 31 643 morts dans le sud de la Turquie, a annoncé lundi l’AFAD, l’organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3 581 morts en Syrie. L’ONU a déclaré dimanche que le nombre global de victimes pourrait encore « doubler ».

Les sauveteurs ont miraculeusement extrait de nouveaux survivants des décombres dans le sud de la Turquie. Ces sauvetages sont inespérés car ils sont intervenus bien au-delà de la période cruciale de soixante-douze heures après la catastrophe. Au cours de la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de cent soixante-dix heures à Gaziantep.

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400 000 personnes évacuées

Au total, 34 717 personnes travaillent encore aux recherches de survivants dans les zones affectées dans le sud de la Turquie. Selon le vice-président turc Fuat Oktay, qui s’est exprimé face à la presse locale dans les locaux de l’AFAD, quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences étudiantes et 400 000 évacuées de la région.

A Antakya, l’Antioche de l’antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d’abandon, les secours sont désormais organisés. Des toilettes basiques, sans eau, ont été installées, au grand soulagement des rescapés. Le réseau téléphonique a été rétabli dans plusieurs quartiers. A Kahramanmaras, à l’épicentre du tremblement de terre, une forte présence policière et militaire est dorénavant visible. Trente mille tentes ont été dressées, tandis que 48 000 personnes sont hébergées dans les écoles et 11 500 dans des salles de sport, selon le ministre de l’intérieur, Süleyman Soylu.

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Bachar Al-Assad prêt à envisager l’ouverture de nouveaux points de passage

En Syrie, la situation est particulièrement complexe, et les organisations humanitaires s’inquiètent notamment de la propagation du choléra, réapparu dans le pays. « Jusqu’à présent nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie », a reconnu le chef de l’agence humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths. « Ils se sentent à juste titre abandonnés » et il faut « corriger cet échec au plus vite », a jugé le diplomate.

Bab Al-Hawa, dans le nord-ouest du pays, reste le seul point de passage opérationnel depuis la Turquie vers les zones rebelles, ravagées elles aussi par le séisme. Le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rencontré le président syrien, Bachar Al-Assad, dimanche à Damas. Il a assuré que ce dernier s’était montré prêt à envisager l’ouverture de nouveaux points de passage pour acheminer l’aide aux zones rebelles.

Selon un responsable du ministère des transports syrien, Suleiman Khalil, soixante-deux avions chargés d’aide ont jusqu’à présent atterri en Syrie. D’autres sont attendus dans les heures et les jours à venir, en provenance en particulier d’Arabie saoudite.

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Le Monde avec AFP

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