L’ONU a annoncé avoir tenu des pourparlers, le 2 septembre, avec les deux exécutifs rivaux en Libye, dont les différends ont débouché sur une crise de la gouvernance de la Banque centrale et des craintes autour du secteur pétrolier. La Mission d’appui de l’Organisation des Nations unies en Libye (Manul) a expliqué avoir rencontré séparément les parties pour des discussions « marquées par un dialogue ouvert et honnête ».
En proie au chaos depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux : celui d’Abdel Hamid Dbeibah, installé à Tripoli et reconnu par l’Organisation des Nations unies (ONU), et un autre dans l’Est, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar. Ces « efforts pour résoudre la crise » surviennent après que les autorités de Tripoli ont évincé le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), manœuvre condamnée par l’administration de l’Est qui dénonce une tentative de prise de contrôle de l’institution.
Le camp du maréchal Khalifa Haftar a riposté en stoppant la production et les exportations pétrolières. Les tensions sont fortes depuis le début du mois d’août et le siège de la Banque centrale par un groupe d’hommes, dont certains étaient armés, demandant la démission du gouverneur Seddik El Kabir. Ce dernier a fait savoir au Financial Times qu’il avait fui le pays en raison de « menaces » de groupes armés.
L’ONU a, par ailleurs, écrit sur X que les rivaux avaient accepté de soumettre un projet d’accord à leurs Parlement respectifs, en vue de la signature d’un accord mardi. Le gouverneur de la Banque centrale, en poste depuis 2012, était dernièrement critiqué par l’entourage de M. Dbeibah pour sa gestion de la manne pétrolière, considérée comme trop favorable au clan Haftar.
Lundi 26 août, une nouvelle équipe dirigeante est entrée dans les locaux de la BCL, mais des analystes ont émis des doutes sur sa capacité à faire fonctionner cette institution, qui a stoppé toutes ses opérations au départ du gouverneur El Kebir. La Libye tire la quasi-totalité de ses ressources de l’exploitation du pétrole, dont la production était revenue récemment à 1,2 million de barils par jour (contre à 1,5 à 1,6 million avant la révolution de 2011).