qui pour stopper Johannes Boe, intouchable en ski de fond ?

Le Norvégien Johannes Thingnes Boe, à Ruhpolding (Allemagne), le 15 janvier 2023.

Les Mondiaux de biathlon organisés à Oberhof (Allemagne), depuis mercredi et jusqu’au 19 février, sont-ils joués d’avance ? Chez les hommes, la question se pose légitimement tant Johannes Thingnes Boe écrase la concurrence. Largement en tête de la Coupe du monde, auteur de treize podiums cette saison et vainqueur de onze courses sur quatorze possibles – dont les six dernières –, le Norvégien est l’immense favori des quatre courses individuelles, à commencer par le sprint, samedi 11 février.

« C’est strastosphérique, il fait une saison hallucinante, admire Frédéric Jean, consultant pour La chaîne L’Equipe. A ses adversaires, j’ai envie de dire : “Battez-vous pour la deuxième place”. » Le double champion du monde français de la poursuite Emilien Jacquelin confirme : « C’est la version de Johannes Boe la plus parfaite possible. Il est à un niveau qu’on a rarement vu dans le biathlon mondial. »

Puisqu’il n’est « que » le cinquième meilleur tireur parmi les biathlètes ayant disputé l’intégralité des épreuves individuelles cette saison, c’est sur les skis que Johannes Boe surclasse ses rivaux. En piste, le quintuple champion olympique possède une telle marge qu’il peut s’autoriser des erreurs au tir : il a gagné sept courses en manquant au moins une balle supplémentaire que son dauphin.

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Les capacités en ski de fond du cadet des frères Boe ne sont pas nouvelles. On ne termine pas troisième du général de la Coupe du monde dès sa première saison par hasard. Mais à 29 ans, il semble avoir encore franchi un nouveau palier.

« Avant, il partait dans le premier tour en étant sur une autre planète mais il s’écroulait dans le dernier tour, expose Frédéric Jean. Il a travaillé sur sa gestion de l’effort et il arrive maintenant à tenir ce rythme jusqu’au bout. » L’autre « martien » de la discipline ces dernières années, le désormais retraité Martin Fourcade, se dit « assez admiratif par le fait qu’il soit revenu à ce niveau-là après trois saisons un peu moins performantes ». « Mais, si je dois nuancer, il n’a pas l’adversité qu’il a pu avoir », précise au Monde le Français. Les regards se tournent inévitablement vers le tenant du titre de la Coupe du monde, Quentin Fillon Maillet, auteur d’un seul podium individuel cet hiver.

« Grand tout en restant agile, véloce et costaud »

En plus des capacités génétiques forcément au-dessus du lot, Johannes Boe s’appuie sur un physique idéal. « Il est grand tout en restant agile, véloce, costaud, puissant mais pas lourd, analyse Vincent Defrasne, champion olympique de la poursuite en 2006. Il n’a presque que les avantages de ce gabarit sans en avoir les inconvénients. »

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