
Un grand saut à l’occasion d’un jour important pour l’audiovisuel français, mais clairement pas un saut vers l’inconnu. C’est devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom, ex-CSA) que Rodolphe Belmer a effectué sa première prise de parole publique en tant que nouveau PDG de TF1, mercredi 15 février. L’enjeu était assez limité pour la Une dans la mesure où la chaîne est la seule candidate à la première fréquence. Néanmoins, l’exercice restait inédit depuis 1987, année de la privatisation.
Aux côtés de plusieurs membres de la direction du groupe TF1, l’ancien directeur général de Canal+ a défendu, pendant un peu plus de quatre-vingt-dix minutes, la reconduction de la fréquence à partir du 6 mai, pour les dix prochaines années. M. Belmer a fait valoir son souhait de « continuité » pour poursuivre un projet « rassembleur » autour du sport, de l’information, du divertissement et des fictions. Aucun big bang éditorial à l’horizon, donc, mais bien la volonté d’appuyer sur les grandes lignes de force de la chaîne.
Rappelant les succès d’audience de la série HPI, bientôt adaptée par la chaîne américaine ABC, la direction de TF1 a assuré que le volume de 70 à 75 cases de première partie de soirée consacrées à des fictions inédites demeurerait inchangé dans les années à venir. Ara Aprikian, le directeur des programmes du groupe TF1, a aussi assuré que l’ambition était de rester autour de 70 % d’inédits proposés entre 6 heures et minuit.
Tirer parti de la « digitalisation des usages »
Pour autant, TF1 n’oublie pas que la finale de la Coupe du monde de football au Qatar, fin 2022, a permis d’établir un record, avec 24,1 millions de téléspectateurs. La chaîne veut donc continuer à investir dans les droits de retransmission des sports collectifs. Elle diffusera la Coupe du monde de rugby en 2023, mais aussi les championnats d’Europe et du monde de handball masculin et féminin jusqu’en 2025, ainsi que les matchs des Bleus jusqu’en 2028 (dont l’Euro 2024).
La plate-forme de streaming MYTF1 a totalisé un milliard de visionnages en 2022
La Une de 2033 ressemblera-t-elle donc à celle que l’on connaît aujourd’hui ? Si la télévision linéaire doit rester un pilier pour les événements en direct, le bouleversement des usages avec l’explosion des consultations des plates-formes de rattrapage et de vidéo à la demande est amené à s’accentuer, a répondu le PDG de TF1.
La plate-forme de streaming MYTF1 a totalisé un milliard de visionnages en 2022 et l’âge moyen des téléspectateurs est de dix ans inférieur à celui des habitués de la télévision linéaire. Dans ses perspectives pour 2023, annoncées mardi 14 février, la chaîne ne cache pas qu’elle entend pleinement tirer parti de la « digitalisation des usages pour développer la connaissance de ses audiences, mais surtout pour renforcer la valeur des inventaires publicitaires ».
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