« Si nous ne faisons rien, le passe Navigo pourrait passer à plus de 120 euros par mois dans les années à venir »

Ce n’est un secret pour personne, les transports en commun franciliens connaissent des besoins de financement sans précédent. Et ce n’est pas juste la conséquence d’un contexte particulier après deux ans de baisse de fréquentation liée au Covid-19, ou un unique effet de bord de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières.

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Même si cela a évidemment des conséquences importantes, les difficultés financières que connaissent aujourd’hui les autorités organisatrices des transports en général, et Ile-de-France Mobilités en particulier, sont avant tout structurelles.

Abandon des véhicules thermiques

Tout appelle en effet, au regard de l’accélération des dérèglements climatiques ainsi que de la lutte contre les pollutions, de l’air en particulier, à une transition accélérée vers des mobilités zéro carbone, à travers notamment l’abandon du système du « tout-voiture » et des véhicules thermiques. Et c’est particulièrement vrai dans les zones denses comme la métropole du Grand Paris.

Cette transition ne peut s’opérer que si nous garantissons un service de transport collectif de très haute qualité, de proximité, accessible à toutes et à tous. Oui, la décarbonation des mobilités et la sortie de la dépendance à la voiture passeront par les transports en commun. C’est peu dire que l’amélioration de leur fonctionnement tout comme leur développement devraient constituer une priorité absolue.

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En Ile-de-France, nous avons déjà une partie des données sur la table : l’ouverture des nouvelles lignes du Grand Paris Express va générer ces prochaines années une très forte augmentation des coûts de fonctionnement (+ 1 milliard d’euros à prévoir). Si nous voulons faire des transports en commun la pierre angulaire de politiques de mobilités décarbonées, nous devons reposer très clairement la question de qui doit assurer leurs financements.

Si nous ne faisons rien pour encaisser l’augmentation des coûts, le passe Navigo pourrait passer à plus de 120 euros par mois dans les années à venir. C’est évidemment intenable ! Pour nous, c’est très clair : D’abord, pour garantir un accès massif et aisé des transports en commun, nous devons maintenir un prix le plus attractif possible pour tous les usagers qui font l’effort de les utiliser.

Un arsenal écologique et socialement redistributif

Ensuite, il s’agit d’entériner définitivement la logique du « pollueur-payeur », en ponctionnant les activités génératrices de nuisances, de pollutions et/ou fortement émettrices de carbone, pour assurer le financement pérenne d’une activité vertueuse et utile.

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