un ex-ministre des finances jugé coupable

Date:

Huit ans après avoir éclaté, l’affaire dite de la « dette cachée » se poursuit. Jeudi 8 août, un ex-ministre des finances du Mozambique, lié à un énorme scandale financier international qui avait plongé son pays dans la tourmente, a été jugé coupable par la justice américaine de complicité dans cette affaire de fraude massive et de blanchiment.

Manuel Chang, 48 ans, détenu en Afrique du Sud de 2018 à 2023 à la demande des autorités américaines, avait été extradé vers les Etats-Unis en juillet 2023 et a été jugé durant quatre semaines devant le tribunal fédéral de Brooklyn, à New York. Il encourt jusqu’à vingt ans de prison, selon un communiqué du ministère de la justice américain.

Ministre du Mozambique de 2005 à 2015, il s’était servi du système financier américain pour détourner des fonds. Il a finalement été reconnu coupable de « complot en matière de fraude financière et blanchiment, des infractions liées à son rôle dans une affaire de fraude et de pots-de-vin de 2 milliards de dollars [1,83 milliard d’euros] au détriment d’investisseurs aux Etats-Unis et ailleurs ».

« Victoire exemplaire pour la justice »

Dans cette affaire, l’Afrique du Sud et la police fédérale américaine avaient collaboré entre 2022 et 2023 contre le gouvernement du Mozambique afin d’extrader Manuel Chang vers les Etats-Unis. « Le verdict d’aujourd’hui est une victoire exemplaire pour la justice et le peuple du Mozambique trompé par l’accusé, un responsable gouvernemental corrompu dont l’appât du gain et l’égoïsme ont asséché l’un des pays les plus pauvres du monde », a tonné jeudi le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace.

Ce scandale avait éclaté en 2016 après que des entreprises publiques du Mozambique ont emprunté illégalement 2 milliards de dollars en 2013 et 2014 auprès de banques internationales pour acheter une flotte de bateaux de pêche au thon ainsi que des navires de surveillance. Alors ministre, M. Chang avait signé ces prêts et le gouvernement avait caché la dette au Parlement.

Mais après sa révélation, des bailleurs du Mozambique, dont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, avaient suspendu leur soutien financier au pays, déclenchant un défaut de paiement de sa dette souveraine et un effondrement de sa monnaie. Depuis le surgissement de cette intense crise économique, un audit indépendant a révélé que parmi les sommes détournées 500 millions de dollars de prêts n’ont jamais été retrouvés.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Subscribe

spot_imgspot_img

Popular

More like this
Related