Son patronyme avait été particulièrement relayé à l’occasion d’un procès très médiatisé. Le 13 janvier 2020, Stephan Lamberth a été condamné par la 15e chambre correctionnelle du tribunal de Paris à cinq ans de prison avec mandat de dépôt, pour complicité d’agressions sexuelles sur mineurs par « instigation ».
Déjà condamné en 2003 à un an de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques, ce pilote de ligne de 53 ans, dépeint en « prédateur professionnel » par le ministère public, a été le premier prévenu jugé par la justice française pour avoir commandité, grâce à Internet, des agressions sexuelles sur des fillettes dans le cadre de shows pédopornographiques filmés aux Philippines et diffusés en direct.
Sorti de détention entre-temps et désormais libre, M. Lamberth n’en a pourtant pas fini avec la justice. Selon les informations du Monde, ce retraité de l’armée de l’air comparaîtra, le 24 février, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux : le quinquagénaire fait l’objet d’une citation directe du parquet de Bordeaux pour des faits présumés d’agression sexuelle sur mineur. Il est soupçonné d’avoir commis des attouchements sur son ancienne voisine, Maëlle J., à Mérignac (Gironde).
« Il a commencé à me toucher »
La jeune femme de 20 ans avait déposé une première plainte contre M. Lamberth, en novembre 2017, accompagnée de ses parents, pour des faits présumés s’étalant du « 1er janvier 2009 au 31 décembre 2011 », quand elle avait autour de « 8 ans ».
« Plusieurs fois le mercredi quand maman travaillait, il m’a prise pour me garder (…), a-t-elle déclaré aux policiers en 2017. Dans sa voiture (…), il a commencé à me caresser la jambe puis à se rapprocher de plus en plus de mes parties intimes, il a commencé à me toucher, moi je ne comprenais pas ce qu’il faisait, j’étais petite, il me disait qu’il faisait ça à ses filles, que c’était normal, que ses filles aimaient ça, et que je n’avais pas à m’inquiéter. »
Une enquête est diligentée par le commissariat central de Bordeaux. Mais, en mars 2018, un avis de classement est émis par le parquet de Bordeaux. Motif : Stephan Lamberth n’a pu être localisé. « Les poursuites pénales ne seront pas engagées au motif que l’enquête n’a pas permis de retrouver l’auteur, pourtant identifié, des faits relevés ou dénoncés dans la procédure », se justifie alors le parquet.
Pourtant, en 2017-2018, au moment du dépôt de plainte, Stephan Lamberth est domicilié en France, à Sainte-Marie-la-Mer (Pyrénées-Orientales). Ce père divorcé vient de passer quatre ans, de 2010 à 2014, à Singapour et plus de deux ans en détention provisoire, à Fleury-Mérogis (Essonne), dans le cadre de la procédure le visant pour « instigation ». A sa sortie de prison, en décembre 2016, il fait l’objet d’un contrôle judiciaire : il est soumis à une interdiction de sortie du territoire, doit se présenter mensuellement à la gendarmerie de son domicile (Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales).
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