Une jeune baleine coincée dans la Rance, une opération est en cours pour la guider vers la mer

Un baleineau à bosse long de sept à dix mètres est coincé depuis jeudi 9 février dans l’estuaire de la Rance, près de Saint-Malo. Une opération est en cours vendredi pour tenter de le guider vers la mer. « La baleine fait des allers-retours entre le barrage et Plouër-sur-Rance », à une dizaine de kilomètres à l’intérieur des terres, a déclaré à l’Agence France-Presse, Thierry Buanic, président de l’association naturaliste Al Lark, qui coordonne l’opération. « La priorité absolue, c’est de faire sortir la baleine de l’estuaire », insiste-t-il.

La jeune baleine est rentrée dans la Rance en profitant de l’ouverture d’une vanne de l’usine marémotrice, en Ille-et-Vilaine, et peine depuis lors à retrouver son chemin vers le large, malgré plusieurs réouvertures du barrage durant la journée de jeudi. Il n’y a toutefois pas d’inquiétude particulière pour sa santé.

« On espère que la baleine va suivre le sens du courant »

« Elle est en forme, pas du tout abattue. Le principal problème, c’est le différentiel de niveau entre la Rance et la mer. Donc depuis ce matin [vendredi] 9 heures, on a ouvert en grand toutes les vannes de l’usine marémotrice », six au total. Chacune mesure dix mètres de large pour quinze mètres de haut, explique M. Buanic. « Le niveau de la Rance va se rapprocher de celui de la mer et en même temps, cela crée un courant qui mène vers la mer, de la Rance vers l’extérieur. On espère que la baleine va suivre le sens du courant pour remonter vers son milieu naturel. »

Plusieurs associations de protection de la nature participent à l’opération avec des embarcations, de même que la gendarmerie maritime et des scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle. On ne sait que peu de choses sur l’animal, « qui semble faire entre 7 et 10 mètres de long et serait donc plutôt jeune. On ne sait pas si c’est un mâle ou une femelle, ce qu’elle fait là », avance M. Buanic.

Selon le président de l’association, il n’y a rien d’extraordinaire à ce qu’une baleine à bosse circule dans la Manche, même si elles ont tendance à contourner cette zone, en raison du trafic maritime intense. S’il arrive que des dauphins de deux ou trois mètres de long s’engagent dans le fleuve, c’est en revanche la première fois qu’une baleine à bosse s’y fourvoie, depuis la mise en service de l’usine marémotrice en 1966.

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Le Monde avec AFP



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