
Un défi pour l’intersyndicale. Et une étape de plus dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement. Pour la quatrième fois depuis le 19 janvier, les huit principales organisations de salariés appellent les Français à se mobiliser, samedi 11 février, contre la réforme des retraites. Après un léger reflux de la participation, mardi 7 février, avec 757 000 manifestants recensés par la police (plus de 2 millions par la CGT), contre 1,27 million (plus de 2,5 millions selon les organisateurs) le 31 janvier, une nouvelle démonstration de force est attendue.
« On s’attend à une très très grosse mobilisation », confie le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger
Si la baisse de mardi était prévisible, c’est justement parce que deux journées d’actions étaient organisées dans la même semaine. Les syndicats ont tous annoncé que les comptes seraient faits après cette double mobilisation pour juger de leur capacité à rassembler. Le choix du samedi est un pari pour les coalisés, et notamment pour la CFDT. C’est la centrale cédétiste qui avait souhaité mobiliser le week-end pour permettre aux familles et aux salariés n’ayant pas les moyens de faire grève de participer aux rassemblements. La répétition des arrêts de travail, qui entraîne des pertes de salaire, commence à peser sur le portefeuille des grévistes.
« On s’attend à une très très grosse mobilisation », confie Laurent Berger, qui espère « un moment populaire et familial ». Alors que les vacances scolaires ont débuté depuis une semaine pour la zone A et commencent ce samedi pour la zone B, le secrétaire général de la CFDT compte sur cette journée pour accentuer la pression sur le gouvernement. « Cela va être un moment important », précise-t-il.
L’intersyndicale aurait en effet beaucoup de mal à rebondir en cas d’échec et de faible participation. Ce qui ne semble pas être la tendance. « Les remontées de terrain sont très positives, assure la secrétaire confédérale à l’organisation de Force ouvrière (FO), Patricia Drevon. On attend beaucoup de monde. » Et s’il y aura probablement un peu moins de rassemblements en province, « c’est parce qu’il y a eu des regroupements vers certaines plus grosses villes », souligne-t-elle.
Organiser un mouvement social sans débordement
Cette journée de samedi est aussi l’occasion pour les syndicats de montrer, une nouvelle fois, leur capacité à organiser un mouvement social sans débordement. Car malgré des manifestations sans incidents notables et pas de paralysie de l’économie, Emmanuel Macron, a appelé, vendredi, depuis Bruxelles, à « l’esprit de responsabilité » des organisateurs de la contestation afin que « les désaccords puissent s’exprimer, mais dans le calme, le respect des biens et des personnes, et avec une volonté de ne pas bloquer la vie du reste du pays ». Une rare prise de parole présidentielle sur le sujet qu’ont peu goûté les principaux concernés.
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