A Montpellier, des Néo-Calédoniens partagent « un moment de recueillement »

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Dimanche 19 mai, dans l’après-midi, une cinquantaine de Néo-Calédoniens ou de leurs proches ont répondu à l’appel d’une association nommée La Case calédonienne, située à Montpellier (Hérault). Ils se sont retrouvés dans une maison dans les quartiers nord de la ville, non loin des universités. Une envie de partager « un moment de recueillement, d’écoute », et « se soutenir mutuellement » – comme l’avait précisé l’association sur l’invitation postée les jours précédents sur les réseaux sociaux – pendant que leurs familles, restées sur l’archipel, sont confrontées au chaos, avec les émeutes qui ont éclaté depuis lundi 13 mai.

Le temps était estival, et les uns et les autres ont pu faire comme « au pays » : on sort les nattes qu’on déroule sur l’herbe, on s’assoit et on échange, on prend des nouvelles. Certains sortent la guitare, on chante, pendant que les jeunes enfants tapent la balle sur les raquettes et que les femmes s’activent en cuisine ou au grill extérieur.

Ils sont Kanak, mais aussi Caldoches, Wallisiens, Réunionnais, Français de métropole. Bref, « comme dans notre île, tout le monde a sa place », précise la présidente de l’association qui gère les lieux, Lydia Galuola, une Kanak qui tient à rajouter qu’elle avait tout de même un aïeul écossais. La maison, ou plutôt la « case calédonienne », est spacieuse mais en mauvais état. De fait, ce lieu mérite bien son nom : c’est la seule structure de ce type dans l’Hexagone à appartenir au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Communauté de 400 personnes

Les jeunes ne connaissent pas tous l’histoire des lieux, mais Fafa la connaît sur le bout des doigts. Cette femme, française qui n’a jamais mis les pieds en Nouvelle-Calédonie, a vécu en France plus de vingt ans avec un Kanak d’Ouvéa, décédé depuis. « La Nouvelle-Calédonie a acquis cette bâtisse pour en faire un lieu où se retrouvaient les jeunes Calédoniens à la fin de leur année de service militaire. Puis elle a évidemment changé de vocation et s’est centrée sur le suivi des étudiants », raconte-t-elle.

Avant de poursuivre : « La maison a alors été confiée à une association, l’AEC, l’association des étudiants de Calédonie, qui était en fait dirigée par les Caldoches uniquement puis, en 1984, l’association est devenue l’AETK, le K de Kanak remplaçant le C. C’était alors le fer de lance des Kanak en France. Mais depuis les années 2000, on est revenu à quelque chose de plus neutre, l’association s’est muée en AETC, l’association des étudiants du territoire calédonien. »

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