A Paris, un petit groupe d’indépendantistes néo-calédoniens se rassemble tous les soirs

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Le rendez-vous est donné tous les soirs à 19 heures. Depuis le 13 mai et le vote du dégel du corps électoral pour les élections provinciales par l’Assemblée nationale, des indépendantistes se retrouvent place de la République, à Paris. Mercredi 22 mai, ils ne sont qu’une quinzaine au pied de la statue centrale. Plusieurs ont apporté un drapeau kanak, en signe de soutien. C’est le cas de Mina Kherfi, membre du collectif Solidarité Kanaky et organisatrice du regroupement quotidien.

Chacun a, ici, sa raison de venir. Pour elle, il est important de se réunir publiquement. Pour marquer son soutien aux indépendantistes à 17 000 kilomètres de là, mais aussi pour échanger avec les passants. « Les gens ne comprennent pas forcément ce qu’il se passe. Le problème est complexe, donc on a besoin de l’expliquer », indique-t-elle.

Pablo Lalie, 28 ans, un tee-shirt aux couleurs de la Kanaky sur le dos, est, lui, venu pour pallier sa frustration « de ne pas y être ». « Toute ma famille est là-bas, ils me donnent régulièrement des nouvelles. Ils me disent qu’il y a des coups de feu tous les jours », déplore-t-il, en colère. Derrière lui, une poignée de personnes venues en soutien à la Kanaky, scandent « Kanaky libre et indépendante ! »

« Volonté d’indépendance »

En retrait, Christian Fizin, 28 ans, explique sa présence autrement. « Ce n’est pas que pour montrer une volonté de soutenir la lutte que l’on se rassemble. On a surtout besoin de se voir les uns les autres, de vivre ça ensemble. C’est comme une thérapie », affirme l’étudiant. Le jeune homme, qui porte son drapeau kanak sur les épaules, est un habitué des rassemblements, auxquels il répond présent « tous les jours, sauf le dimanche ». Pour lui, la situation actuelle sur le Caillou, que le haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie juge « insurrectionnelle », est la démonstration d’un « triste gâchis ». « La France avait montré la voie d’une décolonisation pacifiée, par le dialogue et le consensus. Mais, aujourd’hui, on voit que ça n’a pas marché. Certains n’ont pas cru à ce processus-là », regrette-t-il, visant implicitement le président de la République.

Lui, qui parle de son déménagement à Paris, pour poursuivre ses études, comme d’un « sacrifice », triste de quitter l’île où il est né, affirme que « les Kanak ne renonceront jamais à leur volonté d’indépendance ». « C’est un sentiment équivalent à celui des Français, qui n’ont jamais renoncé face à l’occupation pendant la Seconde guerre mondiale », assure-t-il.

« Un choc culturel »

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