« Au fond, Emmanuel Macron terminera son mandat comme il l’a commencé, seul »

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Sa photographe officielle, Soazig de la Moissonnière, l’a photographié le 18 juin, dans l’avion qui le ramène de l’île de Sein (Finistère), où il a célébré le 84e anniversaire de l’appel du général de Gaulle. Emmanuel Macron regarde par le hublot de l’avion, les traits tirés, il a l’air fatigué. A quoi pense-t-il en cet instant ? Le paysage politique français a explosé. Sa majorité se retrouve en lambeaux, alors que de nombreux députés Renaissance et leurs alliés luttent dans leurs circonscriptions pour leur survie politique, pris en étau entre l’extrême droite, en tête des sondages, et la gauche. « Il est touché personnellement par ce qui se dit, s’écrit », confesse l’un de ses conseillers.

Depuis le 9 juin, le président de la République s’échine à défendre sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale au soir de sa défaite aux élections européennes qui, sur la scène politique, fait l’unanimité contre elle. « Ce n’est pas une décision solitaire ! », s’est-il écrié devant des journalistes invités à déjeuner, mardi, sur l’île de Sein. C’est pourtant bien ce que ses soutiens et alliés, y compris ceux de la première heure, reprochent, amers et peinés, à cet homme qu’ils ont tant admiré et parfois aimé : une fuite en avant égotique et solitaire, imprudente et risquée, aux conséquences potentiellement très graves : une majorité absolue pour le Rassemblement national ou bien une chambre ingouvernable, une cohabitation ou une paralysie du système.

Après sept années de règne sans partage sur son camp, Emmanuel Macron se voit durement critiqué, défié. En l’espace de vingt-quatre heures, les poids lourds de sa majorité l’ont lâché. Jeudi 20 juin, devant la caméra de Paul Larrouturou (TF1), son ancien premier ministre Edouard Philippe a acté la rupture en direct, avec une colère froide, accusant le chef de l’Etat d’avoir « tué la majorité » : « Très bien, on passe à autre chose ! »

Le même jour, sur TV5 Monde, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, traite les conseillers de l’Elysée de « cloportes », quand le ministre de l’intérieur, Gérard Darmanin, décrète, le lendemain, qu’il ne restera pas ministre « un jour de plus » après les législatives en cas de défaite de la majorité, à quelques jours des Jeux olympiques, qu’il prépare pourtant depuis des mois, des années. Même Gabriel Attal s’est distingué, appelant les Français à le « choisir » comme premier ministre, promettant qu’il y aurait « un avant et un après (…) dans la pratique du pouvoir et l’équilibre des institutions ».

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