Au Parlement européen, les sociaux-démocrates en passe de conserver leur deuxième place

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En choisissant une personnalité quasi inconnue comme chef de file, le Luxembourgeois Nicolas Schmit, actuel commissaire aux affaires sociales, les socialistes européens prenaient un risque. Celui de ne pas s’affirmer lors de la campagne des élections européennes, qui ont lieu du 6 au 9 juin. Mais, à l’issue de la campagne, le soulagement est de mise. « Sur le terrain, en France avec Raphaël Glucksmann, mais également en Italie, en Suède ou en Espagne, la dynamique est positive », se réjouit-on au siège du Parti socialiste européen (PSE).

Pour se distinguer, Nicolas Schmit porte un discours sans équivoque sur l’extrême droite, qui caracole en tête des sondages dans plusieurs pays d’Europe. Lors du dernier débat télévisé entre les candidats à la présidence de la Commission européenne, le 23 mai, il a exigé de la clarté de la part de l’actuelle locataire du poste, Ursula von der Leyen. Laquelle est également la cheffe de file du Parti populaire européen (PPE, droite), avec qui l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates devrait théoriquement chercher un compromis pour une future coalition, au lendemain du scrutin.

« Je suis prêt à travailler avec toutes les forces démocratiques, mais les Conservateurs et réformistes européens [le groupe de la dirigeante italienne d’extrême droite Giorgia Meloni] ou Identité et démocratie [le groupe du Rassemblement national] ne correspondent pas aux valeurs fondamentales que nous défendons. (…) Sur une telle question, nous avons besoin de clarté, non d’ambiguïté », a lancé Nicolas Schmit.

Une mise au point qui fait suite à la déclaration de l’ensemble des dirigeants socialistes, le 4 mai, à Berlin, qui les engageait tous à ne pas coopérer avec l’extrême droite au Parlement. Plus récemment, le 23 mai, l’appel de Paris lancé par Raphaël Glucksmann et d’autres dirigeants sociaux-démocrates reprenait ce même engagement pour toute coalition. « Cette clarté permet de motiver les électeurs », pense-t-on au siège du PSE, à Bruxelles. Et un certain engouement se sent sur le terrain. Selon les estimations, le groupe des socialistes européens, qui comptait 140 élus, devrait résister à la vague populiste et conserver de 130 à 140 membres. Des effectifs en légère érosion, mais suffisants pour l’ancrer en deuxième position au Parlement européen, derrière le PPE.

« Nous sommes de nouveau dans le match »

La dynamique la plus spectaculaire reste en France, où la liste PS-Place publique n’a cessé de s’affirmer dans les sondages. Au point d’être donnée troisième, juste derrière celle de la majorité présidentielle. Créditée de 14,5 % des intentions de vote, selon l’enquête de l’Institut Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde, publiée le 3 juin, la liste menée par Raphaël Glucksmann pourrait décrocher de 12 à 14 sièges, selon les estimations. C’est certes loin de 2004, quand le PS comptait jusqu’à 31 eurodéputés, mais bien mieux que 2019, quand il avait obtenu 5 élus.

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