au Rassemblement national, l’euphorie d’un score historique qui place l’extrême droite aux portes du pouvoir

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L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Le monde politique se déchire sur la position à tenir face à un risque devenu très tangible. L’entourage de Marine Le Pen succombe même à l’euphorie. Alors elle savoure, ce dimanche 30 juin, surjouant le calme des vieilles troupes, sa cigarette électronique au coin des lèvres. Perchée au-dessus de la salle de l’Abbaye, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle a tenu sa soirée électorale, la triple candidate du Rassemblement national (RN) à l’élection présidentielle s’amuse de l’excitation qui saisit les siens. La députée RN de Gironde Edwige Diaz l’appelle en pleurant. Le député du Nord Sébastien Chenu (Nord) la prend dans ses bras, extatique : « Dans quoi nous as-tu embarqués, Marine ? » Bruno Bilde, élu du Pas-de-Calais, passe une tête pour annoncer, rempli de joie, la défaite du communiste Fabien Roussel. Et tous trinquent à leur propre réélection dès le premier tour.

Gonflée à chaque scrutin par des résultats record, et précipitée par la dissolution prononcée le 9 juin par Emmanuel Macron, la vague frontiste a déferlé sur l’Assemblée nationale dès le premier tour des législatives anticipées, dimanche 30 juin. Le RN, allié pour l’occasion à Eric Ciotti, président contesté du parti Les Républicains (LR), a cumulé 33,1 % des voix, loin devant le Nouveau Front populaire (NFP) de gauche (28 %) et la majorité présidentielle (20 %) selon les derniers résultats du ministère de l’intérieur. Plus de 10,6 millions de personnes ont glissé un bulletin de l’ancien Front national (FN) et ses alliés. Soit le deuxième plus gros total de l’histoire du parti – derrière les 13,29 millions de voix en faveur de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2022.

Des chiffres vertigineux aux conséquences immédiates. Trente-neuf des soixante-seize candidats élus dès dimanche l’ont été sous la bannière de l’extrême droite. La quasi-totalité de cette première vague brune était composée de sortants. Déjà hégémonique dans quatre départements lors de la précédente législature, le RN est en mesure de réaliser des grands chelems dans le Pas-de-Calais, l’Aisne, l’Yonne, l’Aube, l’Ain, le Var, la Meuse, le Lot-et-Garonne et le Vaucluse. Une dynamique historique, mais insuffisante, en l’état, pour que les héritiers du FN s’installent à Matignon et dans les ministères : Jordan Bardella, le président du parti, a répété tout au long de la campagne qu’il n’accepterait d’être nommé premier ministre qu’en cas de majorité absolue (soit 289 sièges).

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