Avant les législatives, les marchés renvoient la France à son rang de mauvais élève budgétaire

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Après les tensions qui ont suivi l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les marchés financiers sont revenus à un calme précaire, malgré les interrogations sur l’issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet et les doutes persistants sur les finances publiques.

La surprise de la décision d’Emmanuel Macron a néanmoins laissé des traces : mercredi 19 juin, l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris accusait un repli de 5,4 % par rapport à son niveau du vendredi 7 juin, avant les élections européennes, et l’écart de rendement entre les obligations d’Etat françaises et allemandes était proche de 0,8 point de pourcentage contre moins de 0,5 point avant le scrutin.

Cet écartement du « spread » franco-allemand, qui mesure la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir des titres émis par Paris, ne traduit pas pour autant un renchérissement marqué des coûts de financement de la France, ni une désaffection des investisseurs pour la dette qu’elle émet. A 3,16 %, le rendement des obligations françaises à dix ans est ainsi à peine supérieur à son niveau du début du mois et la demande lors de la dernière émission de l’Agence France Trésor, qui gère la dette et la trésorerie de l’Etat, a été près de trois fois et demie supérieure à l’offre.

Référence à l’Italie

Il reste que cet épisode a écorné l’image de la France, notamment dans l’esprit des investisseurs étrangers, qui détiennent plus de 53 % de la dette de l’Etat. « La France a longtemps fait partie des meilleurs élèves de la zone euro. Aujourd’hui, elle est non seulement passée sous la moyenne de la classe, mais elle figure parmi les derniers. La situation de la dette et du déficit français est préoccupante », résume Nicolas Forest, directeur des investissements de Candriam, gestionnaire d’actifs filiale de l’américain New York Life Investments.

Ce constat largement partagé pourrait à terme bouleverser la hiérarchie des emprunteurs au sein de la zone euro. « Est-ce que l’on peut imaginer que l’Italie s’endette moins cher que la France à un horizon de cinq ou dix ans ? Ça n’est pas impossible, même si l’Italie n’a pas non plus réglé tous ses problèmes », dit François Rimeu, stratégiste chez Crédit Mutuel Asset Management.

La référence à l’Italie revient chez la plupart des observateurs, y compris pour estimer comment pourrait évoluer une France dotée d’un gouvernement dirigé par le Rassemblement national, l’un des scénarios postélectoraux jugés les plus probables par les analystes en dehors de toute considération politique.

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