avec LFI, « il y a une divergence fondamentale sur ce que nous voulons faire »

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Démentant avoir préféré négocier avec le Rassemblement national (RN) qu’avec la gauche, Michel Barnier, premier ministre en sursis, a fustigé, lors d’une interview télévisée sur TF1 et France 2, mardi 3 décembre, l’attitude des socialistes. « Ils m’ont dit : “De toute façon, on vote la censure” avant que j’ouvre la bouche », a-t-il assuré. Répondant à ces accusations, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, assure, au contraire, dans un entretien au Monde, n’avoir « jamais refusé le dialogue ». Alors que des voix s’étonnent, y compris dans son propre camp, qu’un parti affichant sa vocation à gouverner soutienne une motion de censure, M. Faure justifie la décision du groupe PS à l’Assemblée par son désaccord profond sur le budget. Il se démarque toutefois de La France insoumise (LFI), formation à laquelle il est lié au sein du Nouveau Front populaire (NFP), refusant « de se réfugier dans une attitude purement protestataire ». Et se projette dans l’après-Barnier avec « le souci permanent du compromis ».

Vous allez voter la censure du gouvernement Barnier. Sans regret ?

Rien n’était écrit. Michel Barnier aurait pu tendre la main à la gauche. Nous n’avons jamais refusé le dialogue, mais tout a été refusé en bloc. Tout. Nous avons assumé le débat parlementaire en faisant adopter nos amendements. Le gouvernement aurait pu en accepter tout ou partie. Il n’a rien retenu. Nous sommes contre ce budget qui fait supporter, par la classe moyenne, le poids d’une dette que les gouvernements successifs de Macron ont contribué à créer, notamment par des cadeaux aux grandes fortunes. En sept ans, la seule chose qui ait ruisselé sur les Français, c’est la dette. On ne peut pas nous demander d’approuver un projet dont nous dénonçons l’injustice. Si la situation est si instable aujourd’hui, c’est en raison des foucades successives d’Emmanuel Macron qui ont conduit le pays au bord de l’abîme.

Qu’avez-vous pensé de l’intervention de Michel Barnier, mardi soir ?

J’ai été abasourdi par le vide sur le fond et le choix, une dernière fois, d’aller flatter le RN en dénonçant les attaques de la gauche contre l’extrême droite. Jusqu’au bout, il aura été fidèle à sa volonté de conclure un pacte faustien avec Marine Le Pen. « Moi ou le chaos », c’est un argumentaire usé. Y compris faire peur en expliquant que des contribuables paieront davantage ou que d’autres le deviendront. Ce n’est pas responsable. L’indexation du barème de l’impôt sur le revenu est possible avec la loi spéciale qui suivra si le projet de loi de finances tombe et un projet de loi rectificatif est également possible en janvier. Nous avons largement le temps puisque l’impôt 2025 ne sera perçu qu’en 2026. Tout sera réglé bien avant parce que tous les députés sont d’accord sur ce point.

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