« C’est encore à nous de nous débrouiller »

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Les isoloirs qui ont servi pour le scrutin européen du 9 juin sont toujours là, en toile de fond du cours de gym des seniors de Courbesseaux, en Meurthe-et-Moselle. Pour le premier tour des législatives anticipées, le 30 juin, la commune devra pourtant se débrouiller sans cette salle communale, réservée de longue date par les jeunes du village pour une fête de fin d’année, et organiser le vote dans sa salle du conseil. Elle devra aussi faire sans son maire, attendu à quelques kilomètres de là pour célébrer un mariage. Certains habitants du village – qui en compte 400 – se sont portés volontaires pour tenir le bureau de vote. Mais il reste « des trous un peu partout », précise Régis Aubertein, l’adjoint au maire, montrant du doigt les points d’interrogation sur le planning où figurent déjà ses trois enfants.

En convoquant « d’en haut » des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet dès le lendemain des élections européennes, le président de la République a ouvert une courte période de vingt jours pendant laquelle les communes devront assurer, « en bas », toute la logistique liée à leur déroulement.

La Constitution autorise un scrutin jusqu’à quarante jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, qu’Emmanuel Macron a actée dès le 9 juin. Les élections auraient pu commencer une semaine plus tard, mais à la perspective d’organiser un vote le dimanche 14 juillet, jour de fête nationale, l’option a été écartée. « Ça laisse peu de temps pour se retourner », souffle le maire de Courbesseaux, Fabrice Boyer. L’élu déplore le « côté irrespectueux » du « je décide, ils agissent » imposé par le chef de l’Etat, « sans tenir compte de l’organisation que ça représente ». « C’est extrêmement rapide, et c’est encore à nous de nous débrouiller », abonde l’édile de Bainville-aux-Miroirs, Brigitte Meyer, qui dit avoir accueilli la nouvelle avec « stupéfaction ».

Dans un communiqué publié le 10 juin, au lendemain du scrutin européen, l’Association des maires de France s’inquiétait de l’organisation de ces élections dans un « délai inédit dans l’histoire de la République » et relevait la « réelle inquiétude » des maires sur leur capacité à le faire « dans des conditions satisfaisantes ». Ce sera « comme on peut », résume le maire de Pettonville, Alain Fortier. Pour les panneaux nécessaires à l’affichage des trente-huit listes des européennes, l’édile de ce village de 69 habitants avait déjà dû acheter – « marchander », à ses frais – des planches en contreplaqué au magasin de bricolage du coin. « Tout ça pour avoir cinq affiches de collées », regrette celui qui aurait apprécié un « coup de pouce » de l’Etat.

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