De la marginalité aux portes du pouvoir, le lepénisme à la conquête du territoire

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Municipales de 1995 : les premières mairies

Les élections municipales de 1995 parachèvent l’enracinement local du FN dans le sud de la France.
Présente au second tour dans 150 villes de plus de 20 000 habitants, l’extrême droite en remporte
trois : Marignane (Bouches-du-Rhône), avec Daniel Simonpieri, Orange (Vaucluse) avec Jacques
Bompard, et surtout Toulon, seule ville de plus de 100 000 habitants remportée par le FN,
représenté par Jean-Marie Le Chevallier. Dans ces trois villes, la victoire du Front national est
imputable à des triangulaires ainsi qu’à la progressive banalisation du parti.

Deux ans plus tard, en 1997, c’est une quatrième ville, Vitrolles (Bouches-du-Rhône), qui tombe
dans l’escarcelle du FN, et, cette fois-ci, la candidate Catherine Mégret, épouse du numéro deux du
FN, Bruno Mégret (frappé d’inéligibilité pour dépassement de comptes de campagne), obtient la majorité
absolue : 52,5 % des voix. A Vitrolles (Bouches-du-Rhône), ce sont tant les ravages d’un
urbanisme mal maîtrisé que le discrédit personnel du maire socialiste sortant, Jean-Jacques Anglade (il
sera condamné pour corruption par la justice), qui expliquent cette victoire. Reste que, pour la
première fois, le FN n’a pas eu besoin de triangulaire pour s’imposer.

Ces quatre villes devaient être, pour le parti, le laboratoire d’une stratégie de conquête nationale.
Le FN espérait prouver qu’il était capable d’appliquer localement son programme, qui alliait sécurité,
préférence nationale et baisse de la fiscalité. Entre dissidence, népotisme, clientélisme et mauvaise
gestion, le résultat est désastreux. Jean-Marie Le Chevallier claque la porte du FN en 1999 et
échoue à se faire réélire ; en 2001, Catherine Mégret quitte également le FN pour rejoindre le
Mouvement national républicain (MNR) fondé par son mari en 1999 (elle perdra son siège de maire de
Vitrolles en 2002) tandis que Daniel Simonpieri partira un temps pour le MNR avant de rejoindre
l’Union pour un mouvement populaire (ancien nom de LR).

Seul Jacques Bompard restera plus longuement au FN. Il en partira en 2005 et fondera par la suite
la Ligue du Sud, restant à la tête de la mairie d’Orange jusqu’en 2021.

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