derrière les grands plans stratégiques, l’épineuse question du financement

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Dans tous les riches dossiers de presse distribués par la Mairie de Paris pour présenter les quatre grands plans stratégiques à l’ordre du jour du Conseil de Paris qui s’ouvre ce mardi 19 novembre, il y a un grand absent, le symbole de l’euro. Cinq cents mesures dans le plan climat, cinquante pour la stratégie de résilience, quarante-cinq pour le plan de santé environnementale, sans oublier un plan local d’urbanisme massif, et pas une ligne ou presque sur le chiffrage et le financement.

Si le budget 2025 ne sera discuté et adopté qu’au prochain Conseil, prévu en décembre, la question des finances de la Ville sera pourtant bien au cœur des discussions dès cette semaine. D’une part, avec le débat d’orientation budgétaire qui ouvre l’ordre du jour, mardi matin ; d’autre part, surtout, par la voix de l’opposition, qui s’applique à dénoncer la gestion financière et le manque de réalisme budgétaire de la Ville de Paris. Bien qu’elle soit désormais fractionnée en trois groupes, la droite est unanime pour critiquer l’« impasse budgétaire » de l’exécutif municipal, qui, selon elle, « se défausse sur l’Etat et les évolutions du marché immobilier », comme le déplore le groupe Les Républicains (LR). De fait, ce sont les deux arguments mis en avant par la Mairie pour justifier des difficultés de financement.

Comme toutes les collectivités, Paris est concernée par les mesures d’économies demandées par le gouvernement, d’un montant total de 5 milliards d’euros, qui se traduisent, selon la majorité, par un « racket » de 300 à 350 millions d’euros dans le porte-monnaie de la capitale. Dans sa version initiale, le projet de loi de finances pour 2025 représente une « énorme menace » sur les capacités de financement de la Ville, estime Paul Simondon, adjoint chargé des finances et du budget. Quand bien même l’effort demandé aux collectivités serait finalement réduit, comme le souhaite le Sénat, « les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de grignoter l’autonomie financière des collectivités, en supprimant les impôts locaux sur lesquels elles avaient un pouvoir de modulation des taux, comme la taxe professionnelle et la taxe d’habitation », insiste-t-il

« Contre-feu »

Un « contre-feu destiné à camoufler la mauvaise gestion financière d’Anne Hidalgo », balaye le groupe Changer Paris de Rachida Dati (ex-LR), la maire du 7e arrondissement. Quant à la baisse des recettes issues des droits de mutation à titre onéreux (ou, dit plus prosaïquement, les frais de notaire), conséquence directe de la crise du marché de l’immobilier qui grève également le budget municipal, « personne ne sait l’anticiper », se défend Paul Simondon. Ce n’est pas ce que pense l’opposition, qui, à l’instar du MoDem, considère que la Ville persiste dans des erreurs d’appréciation depuis le budget 2023 et se questionne donc sur la « sincérité des hypothèses budgétaires retenues » dans le budget 2025, qui anticipe une reprise du marché.

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